Professionnelle de la glisse, Justine Dupont s’est fait connaître du grand public en surfant des grosses vagues à Nazaré l’an dernier. Depuis, elle fait le tour des médias où son charisme et sa spontanéité ne laissent personne indifférent. Nous l’avons rencontrée sur le SISAF en juin et, devinez-quoi, nous sommes nous aussi tombés sous le charme !
Par Floriane Cantoro
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.10 d’octobre-novembre-décembre 2018
1. Elle surfe des vagues XXL
Cela fait quelques années maintenant que Justine Dupont s’est lancée dans le surf de grosses vagues, challengée par le fait de dompter ces monstres d’eau de plusieurs dizaines de mètres qui fascinent les glisseurs du monde entier. Depuis, la jeune femme de 27 ans a surfé à plusieurs reprises des vagues considérées comme les plus grosses vagues jamais surfées par une femme dans le monde : en 2013 sur le célèbre spot de Belharra au Pays Basque, puis de nouveau en 2017 et en 2018 à Nazaré, au Portugal, le royaume des supers vagues. En 2016, elle a été sacrée vice-championne du monde de cette spécialité à Hawaï. C’est en ajoutant sa technique du surf de petites vagues au surf de grosses vagues que Justine Dupont arrive à rivaliser avec les cadors du milieu. Elle forme un binôme avec son compagnon et partenaire d’eau Fred David, champion du monde de bodysurf. C’est lui qui assure sa sécurité lorsqu’elle s’élance à la poursuite de tubes et autres rouleaux, souvent dix fois plus grands qu’elle !
2. Elle est la waterwoman par excellence
Mais la jeune surfeuse n’a pas quitté le circuit de compétition pour autant. «Je ne m’enferme dans aucune case du surf : la glisse avant tout !», précise la Bordelaise. Un profil qui lui vaut le titre de «surfeuse la plus polyvalente du monde». Elle a d’ailleurs remporté trois médailles internationales dans trois disciplines du surf différentes : vice-championne du monde 2007 de longboard à 15 ans, vice-championne du monde 2016 de grosses vagues, vice-championne du monde 2017 de stand-up paddle, ainsi qu’un titre de championne du monde de shortboard (petite planche) avec l’équipe de France. Dans les prochains mois, elle va tenter de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Comme tous ses partenaires de glisse, elle espère que la médiatisation des JO apportera un important gain de popularité à la discipline.
3. Elle est naturelle et inspirante
Outre la championne, c’est aussi la personnalité de Justine qui est tant appréciée. Sa fraîcheur, sa spontanéité, sa simplicité. Sur son compte Instagram @justinedupont33, la jeune surfeuse se montre au naturel. Elle nous fait partager son style de vie, ses performances, ses projets… Bref, son quotidien tel qu’il est réellement. Contrairement à nombreuses de ses paires, Justine ne s’exhibe pas. Bien sûr, elle poste quelques clichés en maillot de bain (elle est surfeuse, tout de même !), mais on reste très loin des photos à la limite du mannequinat dont usent – et parfois abusent – certaines stars féminines de la glisse. De toute façon, elle passe la moitié de l’année à chasser les grosses vagues, emmitouflée dans sa combinaison, cagoule sur la tête et un gilet de sécurité sur le dos. «Je suis antisexy au possible, je ne ressemble à rien comme ça !», s’amuse- t-elle. «C’est sûr que la solution du «sexy» est plus facile, mais il faut pouvoir l’assumer et ça ne dure qu’un temps… Ce n’est pas la même histoire, ce ne sont pas les mêmes marques visées, pas les mêmes personnes ciblées.» Les milliers de personnes qui la suivent sur les réseaux sociaux s’intéressent davantage à son parcours qu’à sa plastique.
4. Elle est audacieuse
Se lancer dans le surf de grosses vagues a été un sacré pari pour le couple. Car si la spécialité est plus médiatisée que les autres disciplines de la glisse, le surf de compétition reste une valeur sûre : un calendrier, des grands rendez-vous, des prize-money pour les vainqueurs. «Cet hiver, on a fait de superbes performances en grosses vagues. Mais on n’a pas reçu de chèque à la fin de l’année pour ça», expliquent Justine et Fred. Tous deux ont dû investir beaucoup d’énergie et de fonds propres pour pouvoir se lancer dans le surf de gros, car c’est un projet coûteux. Il faut pouvoir partir du jour au lendemain à l’autre bout du monde, les compétitions n’étant annoncées que 72 heures avant pour des raisons météorologiques évidentes, avec en principe 10 kg de planches à embarquer dans l’avion. La note est souvent salée… Ils sont aidés par plusieurs sponsors, dont Red Bull, qui soutient beaucoup de sportifs aux projets extrêmes. «C’est frustrant parce qu’aujourd’hui, on ne peut pas encore tout faire.» Mais de plus en plus de marques grand public s’intéressent à Justine et elle espère, à terme, pouvoir traverser la planète sans problème à la conquête de «LA» vague de ses rêves.
5. Elle nous fait voyager et communique son expérience
L’hiver, Justine et Fred sont basés à Nazaré au Portugal où ils guettent et défient les plus grosses vagues du monde. L’été, ils se déplacent au gré des compétitions, de continent en continent, de spot de surf en spot de surf. À chaque fois, ils n’oublient pas de partager les photos de leurs aventures et de leurs voyages sur les réseaux sociaux. Mais si les médias s’intéressent autant à Justine Dupont, c’est aussi parce qu’elle nous donne envie de le faire. On sent une réelle volonté de partager son expérience. Depuis l’année dernière, la championne de surf a même créé son propre site internet (www.justinedupont.fr) où elle met régulièrement à jour ses actualités et se rend accessible au plus grand nombre. On vous l’a dit, on est conquis !