Un nouveau championnat automobile réservé aux femmes verra le jour en 2019 : le W Series. Si certains grands nom de la Formule 1 soutiennent cette initiative destinée à «briser le plafond de verre» et permettre une meilleure participation féminine dans le sport automobile, d’autres, en revanche, déplorent un «pas en arrière historique» dans une des rares disciplines sportives par définition mixtes.
En 2019, un nouveau championnat automobile réservé aux femmes pilotes verra le jour : le W Series. Il débutera au printemps et accueillera entre 18 et 20 compétitrices, sélectionnées à l’issue d’une série de tests, qui piloteront toutes la même monoplace de type Formule 3. Les courses seront dans un premier temps organisées en Europe, sur les circuits ayant déjà accueilli des Grands Prix de Formule 1 (GP), la discipline reine des sports automobiles. Les organisateurs ambitionnent ensuite de développer le championnat en Amérique, Asie et Australie. En 2019, la compétition sera dotée de 1,5 million de dollars, dont 500.000 pour la lauréate.
Cette initiative a été mise en place dans le but de «briser le plafond de verre» des femmes dans les sports automobiles, ont indiqué dans un communiqué les organisateurs. Ils affirment que «les femmes peuvent concourir à armes égales avec les hommes dans les sports mécaniques», mais estiment «néanmoins [qu’]un championnat féminin est essentiel pour permettre une meilleure participation féminine.» Car, si les sports automobiles sont mixtes sur le papier, rares sont les femmes qui parviennent à se faire une place sur les circuits. La dernière à avoir pris le départ d’un GP est l’Italienne Lella Lombardie ; c’était en 1976.
La création d’un championnat réservé aux femmes a été applaudie par quelques uns des plus grands noms de ce sport, notamment l’ex-pilote britannique David Coulthard, vainqueur de 13 GP en F1 entre 1995 et 2003, ou encore Adrian Newey, directeur technique de l’écurie Red Bull Racing (championne du monde de 2010 à 2013), considéré comme l’un des ingénieurs les plus doués de sa génération.
«Un pas en arrière historique» pour les femmes en sport automobile
«Pour être un bon pilote de courses, il faut être doué, déterminé, compétitif, courageux et physiquement préparé, mais vous n’avez pas besoin de posséder une force physique extraordinaire comme dans d’autres sports, a expliqué David Coulthard. Il n’est pas non plus indispensable d’être un homme.» «À l’heure actuelle, pourtant, les femmes pilotes de course ont tendance à atteinte un «plafond de verre» au niveau de la Formule 3, souvent plus par manque de fonds que par manque de talent», constate l’ancien champion écossais.
Mais son engouement pour le W Series n’est pas partagé par l’ensemble des acteurs du milieu. «Quelle triste journée pour les sports mécaniques, a ainsi déploré Pippa Mann, pilote britannique d’IndyCar. Ceux qui versent des fonds pour aider les femmes pilotes ont fait les choix de les discriminer plutôt que de les soutenir. Je suis profondément déçue de voir un tel pas en arrière histoire».
What a sad day for motorsport. Those with funding to help female racers are choosing to segregate them as opposed to supporting them. I am deeply disappointed to see such a historic step backwards take place in my life time. https://t.co/8ZrKqaADwx
— Pippa Mann (@PippaMann) 10 octobre 2018