Depuis plus de vingt ans, Acadomia oeuvre avec passion dans l’univers de l’accompagnement scolaire. Son postulat que chaque élève est unique et doit en ce sens bénéficier d’une solution individualisée séduit fortement le milieu sportif, de plus en plus sensible à ces questions d’éducation et de formation. Aussi, depuis quelques années, Acadomia développe une activité dynamique dans ce domaine. Agnès Perrin-Turenne, directrice du développement de l’entreprise française, nous en dit plus sur la stratégie de la marque.
Propos recueillis par Floriane Cantoro
WOMEN SPORTS : Quand et comment le département sport-études d’Acadomia a-t-il vu le jour ?
Agnès Perrin-Turenne : Lors de sa création, Acadomia était une entreprise de soutien scolaire à domicile. Mises à part quelques expériences de suivi de jeunes athlètes en cours particuliers, il n’y avait pas spécialement de liens entre Acadomia et le monde sportif. Cette réalité a été bouleversée lorsque l’entreprise s’est orientée vers une stratégie de déploiement du collectif, il y a quelques années, avec le développement des centres pédagogiques. Nous avons été confrontés à des choix d’externalisation de l’offre et avons donc créé, au sein d’Acadomia, un département de développement BtoB [business to business, ndlr] avec un segment sport-études. Ce département est en construction depuis cinq ans, et en fort développement depuis trois ans.
Quelle est votre méthode dans le domaine du sport ?
Selon les cas, nous intervenons soit en qualité de prestataire, soit en qualité de partenaire. Nous adaptons notre offre en fonction des besoins. Il n’y a pas de recette miracle. Nous n’avons pas un catalogue de modèles éducatifs pré-établis parmi lesquels nous choisissons la solution. Nous construisons toujours notre accompagnement avec notre partenaire/client, afin d’apporter la meilleure réponse possible selon la problématique. C’est ce qui nous intéresse véritablement dans ce domaine : trouver des solutions adaptées, personnalisées et sur-mesure en fonction du sport, de l’intensité de la pratique et de la structure porteuse du haut-niveau (fédérations, clubs, académies…). C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas envie d’investir dans un sport en particulier comme le font souvent les entreprises. Tous les sports nous intéressent car tous les sports ont des problématiques qui leurs sont propres : entre les disciplines au fort potentiel financier et celles qui, au contraire, ne sont pas très rémunératrices ; les disciplines où les talents se révèlent tôt et celles où les choses se décident tardivement en matière de reconversion ; les sports olympiques ou non… L’idée est de faire des exemples et de raconter des histoires sportives.
« Tous les sports nous intéressent »
Justement, pouvez-vous nous donner quelques exemples de partenariats sport d’Acadomia ?
Parlons du partenariat avec l’AJ Auxerre car il s’agit d’un des premiers noués par Acadomia en 2016, et surtout un des plus complets. Nous avons procédé à quelque chose de tout à fait innovant avec le naming d’un centre de formation de football par un acteur de l’éducation. Étant donnée la stigmatisation de ce sport, c’était un beau challenge pour nous de venir dans cet univers et prouver qu’exigences scolaires et haut-niveau footballistique ne sont pas antinomiques. Ce partenariat nous permet de nous épanouir en tant qu’acteur de l’éducation – car nous prenons en charge l’ensemble de la scolarité des jeunes du centre de formation depuis la 3e jusqu’à la terminale et post-bac – mais également en tant qu’entreprise commerciale car nous avons créé une agence Acadomia à Auxerre qui n’existait pas auparavant. Enfin, nous nous inscrivons dans une démarche RSE depuis la contractualisation d’une extension de partenariat avec Domanys, un bailleur social icaunais. Concrètement, les enfants des locataires Domanys ont accès à notre plateforme « Acadomia 365 » et leur assiduité est récompensée par des gains de places pour les matchs de l’AJ Auxerre, des visites du centre de formation, des rencontres avec les joueurs professionnels, etc. Ce partenariat avec l’AJ Auxerre a été renouvelé jusqu’en 2024, avant même qu’il ne se termine, preuve de la confiance et de la volonté communes de grandir ensemble. Nous tenons également beaucoup à notre partenariat avec la Fédération française de handball car il s’agit d’une des fédérations les plus avancées en matière de féminisation et de parité, et parce qu’une part du succès de ses équipes de France repose sur la priorité accordée au système éducatif. Sans résultats scolaires, un jeune handballeur ne peut pas prétendre aux équipes pros.
La stratégie d’Acadomia est-elle de devenir le partenaire éducation de tous les acteurs du sport tricolore ?
Nous ne faisons strictement aucune démarche de prospection. Nous travaillons plus par opportunités, voire par détection par projet. Le sport est davantage une vitrine pour Acadomia qu’une stratégie business, ce qui nous permet de choisir nos projets et nos partenaires. Nous ne répondons pas positivement à toutes les sollicitations que vous recevons. Nous étudions chaque demande au cas par cas. Nous regardons si nous sommes capables de répondre à la problématique éducative d’une part ; et, de l’autre, avec quelle dimension nous souhaitons nous investir. Bien sûr, il y a une stratégie d’engagement et de visibilité derrière tout cela, mais l’idée n’est pas forcément de développer de façon conséquente le sport-études chez Acadomia. Nous ne sommes pas dans une démarche business de rentabilité, mais bien sur une stratégie de développement qualitative, cadrée et maîtrisée.
« Faire prévaloir le rôle majeur de l’éducation dans l’écosystème sportif »
L’éducation et la formation sont-elles en train de devenir les priorités des fédérations et clubs sportifs ?
Il y a en effet une vraie évolution sur ces thématiques. Une partie de cette évolution se fait de manière louable : le monde sportif se responsabilise et prend conscience qu’il doit sécuriser le parcours scolaire de ses jeunes champions. Car on parle souvent de la reconversion des athlètes de haut-niveau. Or, celle-ci serait bien plus facile si la formation de base était plus conséquente. Une autre partie de la revalorisation de l’éducation dans le sport est plus maligne car les clubs et fédérations qui attachent une importance particulière à la formation présentent une véritable attractivité par rapport aux concurrents. Pour autant, ces deux approches ne sont pas nécessairement opposées. Je pense en effet qu’il devrait y avoir une exigence de résultats dans la délivrance de l’éducation et, à l’inverse, davantage de sens et de valeurs dans le business du sport. Et c’est exactement ce que tâche de faire Acadomia : faire prévaloir le rôle majeur de l’éducation dans l’écosystème sportif.
Comment le segment sport-études d’Acadomia souhaite-t-il faire évoluer ses activités ?
Le département développement BtoB d’Acadomia est jeune, dynamique et en pleine croissance. Son chiffre d’affaires commence à avoir une belle réalité mais l’important est surtout de continuer à grandir de façon mesurée en privilégiant la qualité. Nous allons poursuivre nos partenariats en cours et en commencer de nouveau, comme celui qui nous lie avec le centre de formation de la Tony Parker Adéquat Academy, qui ouvrira ses portes cet été, et dont nous assurerons la totalité des cours. Nous voulons continuer d’agir dans le sport tel que nous le faisons depuis plus de trois ans maintenant, c’est-à-dire par l’exemple. Enfin, nous souhaiterions communiquer davantage sur nos activités dans ce domaine. Nous le faisons déjà, mais peut-être de manière trop modeste. Il s’agirait, dans les prochains mois, de revendiquer un peu plus haut et fort notre segment sport-études et je pense que la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024 va nous y aider.
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