Une à deux fois par semaine, Élise Bermond-Boyer enfile ses baskets et part faire son jogging. Une routine sportive qu’elle répète depuis la fin de ses études, stimulée par une vie professionnelle plus stable. Rencontre.
Par Floriane Cantoro
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.14 d’octobre-novembre-décembre 2019
Chaque chose en son temps. Tel pourrait être le crédo d’Élise Bermond-Boyer. Cette jeune femme de 25 ans, juriste de profession et parisienne d’adoption, avance dans la vie étape par étape. Elle se fixe des objectifs, les atteint, avant de passer aux suivants. Aussi, après des études de droit réussies et une première embauche prometteuse, était-il temps pour Élise de se lancer un nouveau défi. Ce sera le running.
Entraînée par des collègues motivés
Elle court ses premières foulées en septembre 2017, au tout début de sa vie active. La praticité de la course à pied n’est pas étrangère au choix de cette activité. Mais pour Élise, la découverte du running est surtout due aux incitations de ses collègues de travail. « Ils voulaient nous inscrire au marathon de Bordeaux en relais », explique-t-elle. Pour réaliser sa part du contrat (un tronçon de 10 km), elle commence à courir une à deux fois par semaine, puis rapidement deux à trois fois hebdomadaires. « L’avantage du running, c’est que la progression est assez rapide », analyse-t-elle. Finalement, Élise ne participera pas à l’événement qu’elle préparait avec ses collègues. Elle devra même leur dire au revoir pour commencer une nouvelle vie à Paris, où son compagnon a été muté.
Mais pas question pour autant de renoncer à ses nouvelles habitudes sportives ! Petit à petit, la néo-joggeuse s’améliore et ressent le besoin de prendre part à des courses. La première se fera en avril 2018, sur 10 km : exactement ce qui était prévu pour le marathon de Bordeaux ! Elle s’en sort avec un beau chrono de 55 minutes. Depuis, elle a terminé plusieurs courses plus longues, notamment des 15 km ainsi que deux semi-marathons dont le dernier couru au printemps en 1h48.
« Pendant cinq ans, je me suis concentrée sur la réussite de mes études »
Si Élise a rapidement atteint son premier objectif sportif, c’est sans doute en raison de son passé. « Le corps a une mémoire », s’est-elle aperçue. Fille d’un ancien rugbyman professionnel, elle s’est épanouie dans la gymnastique pendant plus de 10 ans (de 4 à 14 ans), avant de renoncer aux agrès, faute de temps… « J’avais quatre entraînements par semaine en plus des compétitions le week-end, se souvient-elle. Ça commençait à devenir difficile à gérer avec l’école à côté. » En bonne élève, Élise ne voulait pas que le sport affecte ses résultats. Elle a continué à se dépenser au travers d’activités physiques diverses et variées jusqu’à ses 18 ans (volley, équitation, danse, natation…), mais de façon moins intensive.
Puis plus rien pendant cinq ans. « Je me suis vraiment concentrée sur la réussite de mes études supérieures, explique-t-elle. C’était ma priorité. Le sport est passé au second plan, après les cours et les révisions. Cela se résumait à une semaine de ski par an pendant les vacances d’hiver et des séances de renforcement musculaire très (très) occasionnelles ». En Master 1, elle a un peu renoué avec la gymnastique à la fac, mais uniquement dans le but d’améliorer sa moyenne.
Un temps pour tout
Un stand-by dans sa pratique sportive qu’elle ne regrette pas, « à chaque âge son objectif ». Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, elle aurait du mal à se passer d’activité physique. La course à pied, mais aussi le renforcement musculaire, le yoga et la natation qu’elle pratique régulièrement, lui font beaucoup de bien. « De la même façon que je bloque un rendez-vous médical ou un temps de travail, je bloque un moment pour faire du sport. C’est important car cela m’apporte beaucoup de sérénité physique et psychologique. […] Cela me fait plaisir parfois, sur ma pause déjeuner, d’enfiler mes baskets et de partir me défouler 40 minutes dans un jardin, pour ensuite revenir au bureau en pleine forme. » Il faut dire que son entreprise, équipée de douches et de vestiaires, le lui permet. « Il y a aussi dans ma pratique un aspect compétition indéniable », avoue Élise. Ce qu’elle aime, c’est améliorer son temps sur des distances. Comme ce dernier 10 km auquel elle a participé, terminé en 49 min (son record !), sous les couleurs de son employeur.
En deux ans de running, elle a su faire de ses sorties des moments bien à elle. Qu’elle soit seule ou accompagnée, en ville ou dans un jardin, en musique ou non, en prenant du plaisir ou dans la souffrance… elle en retire toujours un bien-être à long terme. Cela lui apporte la santé, le tonus, la satisfaction et aussi l’assurance : « Le sport, dans la difficulté, créé forcément une résistance, une endurance et un mental qui permettent de se sentir plus fort. Et cela se ressent dans certains autres aspects de la vie extra-sportive, notamment au travail. » Une runneuse active donc, dans tous les sens du terme !
En septembre 2018, FDJ a lancé une nouvelle campagne intitulée « Pour chaque femme, le sport est une chance ! » afin de lever les freins à la pratique du sport par les femmes. Premier partenaire du sport tricolore, l’opérateur de jeux a choisi de donner directement la parole aux femmes qui ont mis du sport dans leur vie et avec lesquelles il partage la conviction que pour chacune d’entre elle, le sport est une chance. Women Sports devient alors une fenêtre d’expression pour les femmes qui accepteront de partager leur expérience. Elles seront autant de modèles inspirants pour celles qui doutent encore, ou qui ne se sentent pas toujours à la hauteur.