« J’aime le sport, j’ai envie d’en faire mon métier mais qu’est-ce que je fais si cela ne marche pas ? » Telle est la problématique qu’a souhaitée résoudre Tony Parker en créant sa toute nouvelle structure : la Tony Parker Adéquat Academy. Le champion de basketball français a voulu offrir à de jeunes passionnés l’opportunité de ne plus choisir entre leur rêve et leurs études. Pour cela, il leur a créé un campus sur mesure à Lyon et s’est entouré des meilleurs professionnels dont Acadomia, spécialiste de l’enseignement. Rencontre.
Par Floriane Cantoro
Photos : Romain Biard / Icon Sport
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N.14 d’octobre-novembre-décembre 2019
Vendredi 6 septembre 2019, Lyon 7e. C’est la rentrée pour les 32 lycéens de la Tony Parker Adéquat Academy (TPAA). Convoqués dans l’amphithéâtre à 9h00 ce matin, ils font connaissance avec leur directrice d’école, Sophie Baron. Elle se présente, mais se veut concise. « Je ne ferai pas de long discours, je le réserve pour la fin d’année, quand je féliciterai votre 100% de réussite au baccalauréat. » Sur le ton de l’humour, les bases sont posées. Cette ancienne conseillère principale d’éducation (CPE) aura cette année en charge la scolarité de jeunes « atypiques » : des « passionnés » venus tenter leur chance au plus haut niveau de leur discipline, tout en s’assurant un avenir dans le monde professionnel.
C’est en effet le concept de cette toute nouvelle académie créée par le champion français de basketball, Tony Parker. « Ici, on ne choisit pas entre sa passion et ses études », explique Xavier Lucas, Président délégué de la TPAA.
Des « académiciens » côtoient les joueurs et joueuses du centre de formation de l’ASVEL
Pour Iléana Faivre, 16 ans, ce concept est une aubaine : « C’est le meilleur moyen d’aller au plus haut niveau dans les deux domaines, sportif et scolaire », explique cette élève en terminale scientifique, entrée au centre de formation de Lyon ASVEL Féminin (rebaptisé LDLC ASVEL Féminin) en 2018. Pour former les lycéens de son académie, Tony Parker a fait appel à Acadomia. La structure prodigue des enseignements aux jeunes basketteurs des centres de formation des clubs professionnels LDLC ASVEL masculin et féminin (également propriétés de «TP»), ainsi qu’à quelques autres passionnés de basket ou d’e-sport recrutés pour cette première année et appelés « académiciens ». C’est le cas notamment de Camille Spradbron, 16 ans. Pour elle, il est sans doute trop tard pour rêver de basket professionnel. Mais quand Tony Parker en personne l’a appelée pour lui proposer d’intégrer son académie, elle y a vu une opportunité unique de mener à bien son double-projet : « Je ne m’y attendais pas du tout mais c’est une chance inouïe, conçoit celle qui participe aux camps d’été du quadruple champion NBA depuis ses 9 ans. Je vais pouvoir m’entraîner tous les jours pour atteindre malgré tout le meilleur niveau possible au basket, tout en poursuivant mes études scientifiques en vue de devenir vétérinaire. »
3 terrains de basket, 20h de cours par semaine
Pour sa première année de fonctionnement, la TPAA accueille une soixantaine d’étudiants, dont 32 lycéens. Ces derniers ont une dotation hebdomadaire de 20h de cours maximum, contre 35h en moyenne dans un lycée classique. Leurs journées sont découpées entre leurs études et leur passion. Ils sont encadrés par 14 professeurs Acadomia de 8h00 à 10h00 du matin, puis de nouveau de 14h30 à 16h30 (de 9h00 à 13h00 non stop le mercredi). Le reste du temps, ils seront gérés par le staff de l’académie (entraînements, récupération, soins…). « Mon objectif premier, c’est la scolarité de ces jeunes, explique la directrice de l’académie, Sophie Baron. Je vais faire en sorte qu’ils obtiennent leur baccalauréat pour les terminales bien sûr, mais aussi qu’ils s’épanouissent dans leurs apprentissages en prenant du plaisir à recevoir l’enseignement autrement. Mon challenge, pour y parvenir, sera de respecter leur passion. »
Pour former les lycéens de son académie de basket, Tony Parker a fait appel au savoir-faire d’Acadomia.
Iléana Faivre, qui ne rêve que de basket professionnel, mesure la chance qu’elle a d’intégrer ce nouveau campus à l’américaine. « L’année dernière, avec les autres joueuses du centre de formation, nous étions inscrites dans un lycée classique de Lyon. On s’entraînait une à deux fois par semaine. On partait en minibus depuis le lycée jusqu’au gymnase, on rentrait tard et on mangeait des plateaux repas réchauffés. C’était beaucoup de logistique et de temps perdu. Cette année, on aura tout sur place ! », apprécie l’ailière lyonnaise. En effet, les trois superbes terrains de basket de l’académie, qui accueillent en ce matin de rentrée les professionnelles de l’ASVEL Féminin, ne sont qu’à quelques mètres seulement des cinq salles de classe dernier cri, du réfectoire et de l’internat. Un confort de travail dont une grande partie est financée par les centres de formation ou le mécénat. « J’ai hâte que ça commence », s’impatiente Iléana.
Côté enseignants, l’excitation est tout aussi palpable. Pour Gwenaëlle Marchetto, professeure d’anglais, le challenge est de taille : capter un public de passionnés atypiques. Mais l’enseignante a déjà des idées : « Dans ma matière, on a la chance d’avoir un support incroyable qui les passionnera à coup sûr : la NBA », la meilleure ligue de basketball du monde dont la langue officielle est… l’anglais. De quoi joindre passion et apprentissages. CQFD.