Comme nous, vous êtes passionnés de comédie musicale, vous êtes fan des déhanchés de Patrick Swayze, vous ne loupez aucune représentation de « Mamma Mia ! », et les scènes les plus audacieuses de « Grease » n’ont pas de secret pour vous ? Embarquez avec nous dans les coulisses du Théâtre Mogador, pour un cours de danse endiablé, orchestré par un danseur professionnel.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°18 de octobre-novembre-décembre 2020.
Ce n’est pas juste un cours de danse ! Un dimanche matin au saut du lit, je me rends dans le 9e arrondissement de Paris à deux pas de la Gare Saint-Lazare, au Théâtre Mogador. C’est ici j’ai déniché une activité originale : assister à un cours de danse de comédie musicale, une « dance party ». Il est temps pour moi de rejoindre l’imaginaire de cette histoire rétro de danse et de romance, « Dirty Dancing (*)». On pousse la porte dérobée du Théâtre Mogador, l’entrée des artistes, la vraie ! On passe le PC sécurité, on enfile le bracelet Mogador au poignet, et l’organisatrice, Natacha Campana, fondatrice de l’Ecran Pop, vient nous cueillir pour nous escorter jusqu’à la salle des répétitions à l’étage.
Pour l’atteindre, on passe par les coulisses les plus secrètes du temple de la comédie musicale, mais aussi par les grandes salles de réception officielles, et bien sûr, la salle de spectacle du Mogador ! On arrive au studio de danse, ça en jette ! Cet endroit a été le témoin de castings déments : on a des étoiles plein les yeux, ça pétille dans le ventre. Et encore, ce n’est rien, comparé à ce qui va suivre. Notre prof de danse, Karim Camara, se présente avec prestance et un certain bagou. On apprend qu’il se produit dans les cabarets, les spectacles et comédies musicales… Il connaît tout particulièrement « Dirty Dancing » et « Hairspray ». On a beaucoup de chance d’être à ses côtés !
Une chorégraphie de danse musicale décomposée
Ce jour-là, il nous a concocté une chorégraphie spéciale, sur la chanson « Yes ! », musique emblématique de « Dirty Dancing ». C’est parti, on a une heure pour maîtriser l’affaire. Je me renseigne un peu sur le niveau des participantes pour savoir dans quel guet-apens je me suis encore fourrée… Deux jeunes filles de 19 ans, Léa (une autre Léa !) et Margot, sont danseuses en école. Déborah a mon âge (la trentaine), elle est maman de trois enfants, c’est une ancienne danseuse de classique et de jazz. Delphine, une ancienne collègue journaliste, accompagnée d’une de ses amies, fan comme elle de films musicaux et de karaoké. Toutes iraient volontiers voir trois à quatre fois un même spectacle à Mogador et suivent de près les danseurs !
Serais-je la seule quasi novice ? A cet instant, j’espère que les cours de modern-jazz de mes jeunes années m’aideront à limiter le ridicule ! Surtout vis-à-vis des e-participants qui assistent aux cours tranquillement depuis leur salon, et risquent de bien se marrer au passage ! Allez, « pas de pression, juste de la passion ».
On nous annonce tout de suite la tonalité de la séance : conviviale, participative, festive et sportive. On nous rassure aussi : le cours est tous niveaux ; conservatoire ou pas, on devrait s’en sortir. Pour nous y aider, Karim propose des pas et des enchaînements décomposés.
En préambule, il nous lance dans le miroir : « Quand on va y aller, on y va langoureux ». On monte le son et résonnent alors ces notes vibrantes. Retour en 1963. On ressent la chaleur de longues nuits d’été dansées… Et voilà que déjà, on se prend pour Bébé, mais calmons-nous, pas de porté final ici. On se lance, mais le premier accent de la musique n’est pas évident à choper…
On apprend à reconnaître les différents accents de la musique, et à les marquer d’énergie. Le prof nous décortique un premier mambo croisé. On est dans le dur. « Et le step 2, pour les plus gourmands ! » La vraie difficulté pour nous n’est pas tant l’apprentissage de la chorégraphie que l’intention qu’on a dû y mettre. Karim, lui, il habite la musique jusqu’au bout des doigts. Et de conclure, plein d’entrain : « On est prêts pour Mogador, ça y est ! » Je sors du studio pleine d’énergie, requinquée après m’être bien défoulée, à taper du pied dans le métro ! Oui parce qu’après ça, la musique reste dans la peau quelques temps. On ne s’en lassera jamais ! Bien au contraire, on y prend goût à chaque fois un peu plus… !
L’Ecran Pop, point de départ de dance party de comédie musicale
A l’origine, il y L’Ecran Pop, une marque créée pour les passionnés de comédies musicales, qui a importé et réinventé la tradition anglo-saxonne du « sing-along ». En France rebaptisé « cinéma-karaoké », le concept réunit les fans du genre dans les salles de cinéma pour chanter par milliers devant les films musicaux cultes. Pendant le confinement dû à l’épidémie de coronavirus, des cours de danse dédiés aux comédies musicales cultes ont été proposés en ligne. Le principe est d’apprendre à danser dans le style des célèbres chorégraphies, avec un artiste de comédie musicale pour professeur de haut vol ! Dès la première édition, ils étaient déjà 100 dans leur salon ! Après le déconfinement le concept est rendu physiquement accessible aux participants et s’installe dans le temple de la comédie musicale, le théâtre Mogador, tout en continuant d’être accessible en ligne.
La fondatrice, Natacha Campana, est une fan inconditionnelle de comédie musicale, qui adore chanter et jouer de la guitare. Elle s’attache à communiquer une atmosphère joyeuse, bienveillante et passionnée. Son objectif en créant ces divertissements : faire rêver, réunir autour d’une passion commune, nous aider à garder ou à retrouver notre âme d’enfant.
Vous voulez participer à un cours de Dance Party ?
- Par ici les infos ! lecranpop.com/dance-party
- Vous en voulez encore ? On prolonge le plaisir en salle, avec les projections de cinéma karaoké L’Ecran Pop !
- Et pour retrouver Karim Camara, c’est ici : karimcamara.book.fr
(*) « Dirty Dancing » est un film à petit budget mais gros succès, un drame musical américain sorti en 1987, devenu l’une des idylles phares du 7e art… En 2004, le film est adapté pour la scène en comédie musicale, sous le titre « Dirty Dancing : the Classic Story on Stage ».