Avant de faire leur entrée sur les catwalks, des sagas fashion sont nées sur les terrains. Les produits techniques, détournés de leur utilisation d’origine, sont devenus loisirs, voire mode. Entrons dans le siècle du sport-fashion, pour jouer les rebelles, avec le perfecto.
Avoir l’air cool, ça dépend sous quel angle… Avec le perfecto, blouson en cuir de cheval créé en 1928, c’est plus le côté bad boy. Carapace résistante inventée pour protéger les motards, l’épais blouson noir des deux roues séduit un public plus large. Dès les fifties, les groupes de rocks aux messages revendicatifs s’emparent de la coquille de cuir, à l’image de Sex Pistols… Pour aujourd’hui tomber dans une certaine recherche de luxe, arborée par Kate Moss.
« Le perfecto, les baskets – des ancêtres du survêtement des années 80/90 -, marquent un tournant de l’Histoire, prenant racine dans les années 50/60 : enfin la jeunesse a le droit d’exister. C’est le premier signe contestataire contre les conservateurs », raconte Audrey Millet, chercheuse et maître de conférences en histoire et en lettres.