Derrière chaque grande championne se cache… son agent !
Par Floriane Cantoro. Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°19 de janvier-février-mars 2021.
Son nom ne vous dit peut-être rien mais dans le monde du sport, il est connu. Caroline Angelini, c’est la personne qu’il faut contacter pour interviewer Charline Picon, championne olympique de voile, ou encore dégotter un entretien avec la superstar du handball Allison Pineau. Elle est leur agent (ou attachée de presse) : c’est elle qui s’occupe de gérer leur communication globale, des relations médias aux contrats d’image et de sponsoring avec les marques. Un métier qu’elle exerce avec ferveur depuis cinq ans, et qu’elle appuie sur une solide expérience.
Car avant de devenir « talent manager » de sportifs, Caroline Angelini était déjà dans le secteur de la communication. Elle a travaillé quinze années durant au sein de collectivités territoriales sur de la « com généraliste » avant de ressentir une certaine lassitude et le besoin de revenir à son premier amour : le sport. Sa rencontre avec l’ancien footballeur professionnel George Weah – aujourd’hui président de la République du Liberia – lui ouvrira les portes du monde plus spécifique de la communication sportive. Mais ce qui va véritablement tout changer, c’est un coup de téléphone de Sarah Ourahmoune, au printemps 2015.
« Ce coup de fil a changé ma vie ! »
À l’époque, Caroline Angelini et la boxeuse française se suivent sur les réseaux sociaux. Elles s’étaient rencontrées quelques années auparavant et Caroline était admirative de la ténacité de la championne. « Elle avait manqué de peu la qualification pour les JO de Londres en 2012, elle venait d’avoir un bébé et se démenait pour trouver des sponsors et aller vivre son rêve olympique à Rio : cette fille en voulait ! », extasie-t-elle. Les deux femmes ont commencé à discuter jusqu’à ce fameux coup de fil de Sarah Ourahmoune. « Elle voulait m’engager comme agent, se souvient Caroline. Elle avait besoin d’être accompagnée sur le plan médiatique afin de se préparer sereinement pour les JO, et moi j’avais besoin d’un bon coup de pied aux fesses et d’un nouveau challenge professionnel ». Il n’aura fallu qu’un petit briefing téléphonique de cinq minutes pour lancer l’affaire : tout de suite après avoir raccroché, Caroline Angelini appelait l’Ursaff pour créer son entreprise. « Au fond de moi, j’ai toujours su que Sarah aurait une médaille olympique. Cette médaille, elle l’avait en elle ! »
Au départ pourtant, cela n’a pas été facile. Elle a dû se constituer un nouveau carnet d’adresses avec la presse, les marques et les fédérations sportives.
« Après les JO de Rio-2016, beaucoup de sportives m’ont contactée. »
CAROLINE ANGELINI
Et puis il y a eu Rio. La médaille d’argent de Sarah Ourahmoune en boxe olympique et les retombées médiatiques que l’on connaît pour la championne (plateaux TV, rôles d’ambassadrice de la boxe et du sport féminin, sollicitations en entreprises, etc). « Après les JO-2016, beaucoup de sportives m’ont contactée. Je pense qu’elles ont pris conscience que leurs victoires n’étaient pas suffisamment valorisées dans la presse et dans les médias. La période correspondait aussi à l’explosion des réseaux sociaux et de toutes les possibilités qu’ils offrent en termes de communication. »
Elle rêverait de représenter Julian Alaphilippe
Aujourd’hui, Caroline Angelini accompagne des grands noms du sport français parmi lesquels Charline Picon (voile), Allison Pineau (handball), Mélina Robert-Michon (lancer du disque), Laura Glauser (handball), Valériane Ayayi (basketball), Chloé Trespeuch (snowboard) ou encore l’apnéiste Alice Modolo (que vous avez pu découvrir dans le magazine WOMEN SPORTS N°19 de janvier-février-mars 2021). Beaucoup de femmes… et beaucoup de mamans. « Je suis ravie de participer à la promotion du sport féminin et à certaines de ses spécificités telles que la maternité. J’ai la chance d’accompagner des championnes incroyables doublées de femmes extras ». Mais Caroline insiste : elle n’est pas spécialisée dans le sport féminin. « J’ai eu des garçons par le passé et j’espère en avoir d’autres un jour ! ». Parmi les sportifs qu’elle rêverait d’accompagner, elle cite le champion de vélo Julian Alaphilippe. « En fait, je suis surtout attirée par les histoires sportives. Je m’intéresse plus à l’athlète qu’à son sport », explique notre agent. Dans sa relation client, elle accorde une place importante à « l’affect ». Une façon assez « artisanale » de travailler mais complètement assumée et revendiquée. La méthode « made in Caro » en quelque sorte, qui lui ressemble – elle qui est passionnée et sentimentale – et qui correspond sans doute aussi aux sportifs qui la sollicitent. « Je n’ai jamais démarché personne : je pars du principe que pour que la relation professionnelle fonctionne avec un sportif, la demande doit venir de lui-même. »
Aussi, malgré plusieurs sollicitations de la part de grandes agences de communication, Caroline Angelini est toujours indépendante à ce jour, et tient à le rester. Elle s’est installée un bureau dans son salon, à proximité de la télévision toujours branchée sur les chaînes sportives. Quand les résultats tombent, elle les notifie à la presse, aux marques et aux sponsors. C’est son quotidien. Elle est tellement pendue à son téléphone qu’elle pourrait se le faire greffer dans la paume de la main ! Le reste du temps, Caroline Angelini organise les plannings médias, booke des interviews pour ses sportives, envoie des photos aux journalistes, rédige des dossiers de presse et se fait même interviewer par Women Sports ! Des journées marathons qui battent des records, tout comme les grandes championnes qu’elle accompagne.
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Caroline Angelini avec Allison Pineau, vice-championne olympique avec l’Équipe de France de handball en 2016 et championne d’Europe 2018. (Photo DR/.) Caroline Angelini avec Chloé Trespeuch, vice-championne du monde de snowboardcross en 2017 et médaillée de bronze aux JO de Sotchi en 2014. (Photo DR/.) Caroline Angelini avec Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique de lancer du disque. (Photo DR/.) Caroline Angelini avec Allison Pineau, Sarah Ourahmoune et Mélina-Robert Michon. (Photo DR/.)