Les coureuses cyclistes de haut niveau seront désormais reconnues comme des athlètes professionnelles. Suite à un accord trouvé avec la Fédération française de cyclisme (FFC), les coureuses françaises disposant d’un contrat professionnel avec une équipe World Tour peuvent désormais obtenir le statut identique en France.
Alors qu’elles étaient seulement reconnues comme amateures en France, toutes les Françaises déjà professionnelles grâce à un contrat dans une équipe World Tour peuvent désormais accéder au statut professionnel dans l’Hexagone, depuis le 15 janvier dernier. Ce nouveau statut va permettre aux athlètes de se recentrer pleinement sur leur sport. Grâce à cet accord, obtenu avec l’appui de l’AFCC (Association Française des Coureures Cyclistes), l’ensemble des coureuses françaises disposant d’un contrat dans une équipe World Tour possède désormais une licence professionnelle et non amateure remise par la Fédération.
La FFC n’a pas vocation à décerner des licences pro aux athlètes, ce rôle étant dévolu à la Ligue Nationale de Cyclisme (LNC). Mais il n’y a que quinze filles professionnelles en France et la Ligue ne pouvait pas les inclure pour l’instant. Lorsqu’il y aura davantage de structures et d’équipes pro en France, la Ligue ouvrira une section féminine.
Parmi les athlètes concernées par ce changement de statut on trouve la championne de France sur route, Audrey Cordon-Ragot, co-présidente de l’AFCC. La coureuse de l’équipe Trek-Segafredo s’est montrée très satisfaite de cette décision : « C’est d’abord la reconnaissance du cyclisme féminin pro en France et ça, c’est une grande avancée pour nous. Jusqu’à aujourd’hui, on signait encore des licences amateurs. Ça peut paraître un peu fou parce que j’estime être pro depuis pas mal de temps maintenant. J’avais l’impression de ne pas avoir évolué depuis mes rangs cadettes, d’avoir gardé le même statut d’amateur, sauf que j’estime aujourd’hui faire les mêmes efforts sportifs que les garçons et mériter d’avoir cette reconnaissance. C’est vrai que d’un point de vue sportif j’avais cette impression d’être sous considéré », explique la quadruple championne nationale du contre-la-montre.
Outre la reconnaissance, cette nouveauté va changer la vie de ces athlètes au quotidien. « On n’était personne, continue Audrey Cordon-Ragot. Jusqu’à il y a deux ans, j’ai toujours eu un travail ou un contrat pro à côté, un peu payé par la Fédération, un peu payé par la région, un peu payé par l’employeur. Ce sont des choses vraiment précaires qui permettaient d’être déclarée, d’avoir une assurance, de cotiser pour sa retraite et d’avoir une assurance maladie. Aujourd’hui, ça nous permet d’avoir une vie normale, de pouvoir se présenter dans une banque et faire un emprunt pour acheter une maison ce qui n’était pas le cas avant. »
Ce changement de statut en France suit un mouvement initié depuis l’année dernière dans le monde du cyclisme. L’UCI (Union Cycliste Internationale) avait fait un premier pas vers l’égalité homme-femme dans le monde du vélo en assurant une garantie bancaire et des salaires minimums aux coureuses possédant des contrats professionnels dans une des huit équipes mondiales.