Sur le papier, la F1 est un sport mixte, mais cette discipline reste très majoritairement masculine. La seule présence féminine était celle des filles de grille, ces filles en tenue sexy sur le paddock. Comme si les femmes pilotes n’existaient pas. Il y a en a eu par le passé, mais seulement deux ont pu prendre le départ d’un Grand Prix, en 1958 et 1976.
Le W Series : financer les femmes pilotes et contourner les barrières
La société dans laquelle nous vivons est en quête d’égalité, dans le sport et ailleurs. Pour ouvrir la brèche de la F1 aux femmes, les W Series (W pour Women) a vu le jour en 2019.
Comme le confirme une enquête menée par Betway Insider, l’une des principales causes de l’absence des femmes en F1 est l’obstacle financier. Certes il faut du talent et du travail pour devenir pilote mais aussi de l’argent : outre les coûts matériels et faut aussi assumer les frais saisonniers : en F3 ils s’élèvent à 1,3 million d’euros. Comme le sport féminin est moins visible, il est moins attrayant pour les sponsors et les femmes pilotes ne bénéficient pas du même soutien financier que leurs homologues masculins. Arrivées à un certain niveau, certaines pilotes doivent renoncer à courir faute de moyens : c’est le cas d’Alice Powell, qui a été la première femme à marquer un point en GP3 mais qui n’a pas pu continuer. Les W Series lui ont permis de courir à nouveau, après une pause de 5 ans.
Les W Series est un championnat qui finance le volant de ses participantes et qui a fait de la gratuité un principe pour intégrer les pilotes selon leur talent et leur mérite et non pas en fonction de leurs moyens financiers. Cela montre aussi aux jeunes filles que le sport automobile est un rêve accessible et ce type d’évènement contribuera certainement à l’émergence de modèles féminins, ce qui est important pour les générations futures.
De plus en plus de femmes dans les équipes
Si l’objectif des W Series est de prouver que les femmes aussi peuvent piloter, il est important de souligner que les femmes peuvent aussi employer leurs compétences sans être derrière le volant : contrôle des moteurs, montage des pneus, analyse des temps de course. La Vitari Girl’s Team est entièrement féminine et il y a de plus en plus de mixité dans les équipes de course automobile avec notamment des femmes mécaniciennes ou ingénieures.
Un nombre de licenciées plus important
La Fédération française du sport automobile (FFSA) note une augmentation des licences féminines depuis une décennie, toutes disciplines confondues (karting, circuit, rallye, etc.). Les femmes ne représentent que 10 % du total mais cette augmentation semble montrer que le changement est en marche. Pour que les femmes pilotes à haut niveau ne soient plus une exception, il ne suffit pas que de faire évoluer les mentalités, il faut aussi s’assurer que garçons et filles puissent avoir le même nombre d’heures de conduite dès leurs premiers pas dans le sport automobile pour un jeu égal, à chances égales.