Romane Prigent est l’une des étoiles montantes du canoë-kayak français. Triple vainqueure lors d’épreuves mondiales et européennes de slalom, la kayakiste de 22 ans fait des JO de Paris 2024 son principal objectif. Partons à la rencontre de cette jeune femme pétillante ! PROPOS RECUEILLIS PAR JIMMY ABOU AKL. Extrait du WOMEN SPORTS N°24.
PEUX-TU TE PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS ?
Je m’appelle Romane Prigent et j’ai 22 ans. Je suis sportive de haut niveau de- puis plus de six ans. Je pratique du canoë-kayak slalom depuis mes 11 ans. J’ai suivi un double parcours de sportive et d’étudiante en obtenant un BAC S, puis une licence de STAPS, et maintenant je m’oriente vers une école de commerce.
COMMENT AS-TU CHOISI LE KAYAK ?
Mes parents étaient dans le kayak. Au début, je ne voulais pas forcément marcher sur leurs traces. J’ai un peu touché à tout : gym, course à pied, sports collectifs comme le rugby et le basket. Puis j’ai dé- marré le kayak … et j’ai été piquée ! C’est un sport extérieur qu’on pratique dans un environnement très agréable. Et c’est un sport dans lequel il faut repousser pas mal de limites mentales, au niveau de la peur notamment.
QUEL A ÉTÉ TON PARCOURS POUR ATTEINDRE LE HAUT NIVEAU ?
J’ai suivi le cursus de la Fédération française de canoë-kayak. D’abord tu évolues en club jusqu’à tes 14 ans, ensuite tu ac- cèdes aux centres d’entraînement jusqu’à tes 18 ans, puis tu entres vraiment dans une formation plus « professionnelle » vers 18 ans en intégrant les pôles France, qui sont des centres d’entraînement pour les meilleurs Français.
QUELLE EST TA FRÉQUENCE D’ENTRAÎNEMENTS AUJOURD’HUI ?
C’est assez variable, mais en moyenne deux à trois fois par jour jusqu’au samedi après-midi. Je dirais que ça représente environ quatre heures d’entraînement par jour sur six jours.
QUELS SONT LES GRANDS MOMENTS DE TA JEUNE CARRIÈRE ?
Elle a vraiment commencé il y a deux ans, lorsque j’ai intégré les équipes de France senior. 2020 était une année assez particulière avec le COVID, donc on a eu accès uniquement à deux Coupes du monde au lieu de cinq habituellement. Mais j’ai rem- porté une première médaille d’or sur l’une d’entre elles et une médaille d’argent sur les deux étapes ! C’est à ce moment-là que je me suis dit que je pouvais faire de belles choses. D’autant que durant le confinement, on devait s’entrainer toute seule, c’était très dur. J’ai réussi à transformer tout ça en une rage de vaincre et quand j’ai passé la ligne d’arrivée, j’étais vraiment heureuse. Juste avant, il y a eu les sélections pour les Jeux de Tokyo où j’ai terminé troisième et ratant d’un rien la qualif. Cette première saison chez les « grands » était donc vraiment réussie.
AS-TU DES REGRETS SUR TA CARRIÈRE, PEUT-ÊTRE UN MAUVAIS SOUVENIR OU UN MOMENT TRISTE ?
Je n’ai jamais de regret parce que j’essaie de vivre sans. Un moment triste… en fait il y a beaucoup de tristesse : on ne gagne pas tout le temps (rires). Mais je pense que c’était cet été durant un championnat du monde où je termine tout de même deuxième chez les jeunes, mais je n’ai pas réussi à m’exprimer à mon niveau.
Sa cousine Camille Prigent, complice… et rivale !
QUELLE EST TA RELATION AVEC TA COUSINE CAMILLE, ÉGALEMENT KAYAKISTE DE HAUT NIVEAU ?
Elle est très forte ! Avec Camille, on s’est toujours très bien entendues. C’est marrant parce que la question de la rivalité entre nous revient souvent, mais nos rapports sont très sains. Et c’est assez agréable d’ailleurs parce qu’on s’entraîne souvent ensemble, à Paris. Entre nous, il’ n’y a aucune riva- lité… même si on combat désormais l’une contre l’autre ! Quand elle rate, je suis triste pour elle… et inversement.
QUELS SONT TES OBJECTIFS POUR LA SUITE, TES FUTURES AMBITIONS ?
Le premier objectif est de rentrer en équipe de France tous les ans jusqu’aux JO de Paris 2024 au moins. Ensuite, ce sera de pouvoir m’aligner sur un maxi- mum de courses et aller chercher un maximum de podiums. En vue de 2024, ça me permettrait de me préparer au mieux en prenant l’habitude de courir régulièrement face aux meilleures concurrentes mondiales.