1/ Pourquoi la compétition avec les hommes ?
Je « roule » régulièrement avec les hommes, que ce soit pour les compétitions open, en championnat de France ou en championnat d’Europe.
Je dirai même que je concoure plus souvent avec les hommes qu’avec les féminines.
Pourquoi ?
Parce que j’évolue avec un jet qui correspond à la catégorie Expert / Pro / Elite, chez les hommes. Du coup, je ne peux concourir qu’avec eux.
Nous sommes en moyenne deux féminines dans ce cas.
2/ Qu’est-ce que ça fait d’être en compétition contre les hommes ?
Pour moi c’est une fierté et un honneur. Je me dis que c’est une véritable opportunité de progresser encore et encore.
Et le plus beau compliment qu’on puisse me faire, c’est quand on me dit : « Jess tu roules comme un mec ». J’ADORE !!!
3/ En quoi est-ce que tu as été meilleure qu’eux d’après toi ? Qu’est ce qui a fait la différence ?
Cette année je suis classée dans la catégorie Expert qui est l’antichambre de la catégorie Elite / Pro chez les hommes.
Durant les courses nous roulons mélangés avec les Elites / Pros (qui comptent un bon nombre de multiples champions du monde), et je suis très contente de mes résultats. J’arrive à accrocher des 6ème places en Pro, et 1ère en Expert, sachant que mon moteur n’était pas encore préparé (à ce jour nous commençons à y travailler).
Ce qui fait la différence et en quoi j’ai été meilleure ?
Mon état d’être, le fait de me faire confiance et de ne faire qu’un avec mon jet. Je sens un feu ardent qui brûle en moi, je me sens inarrêtable.
Je me moque de ce que les gens pensent, je fais ce qui me semble bien et bon pour moi. Mon conjoint y est également pour beaucoup, il se démène pour que nous réussissions. Il aime me challenger sur les points où je peux progresser. Ce n’est pas forcément facile mais ça fonctionne.
4/ Est-ce que tu abordes ces compétitions différemment que contre les femmes ?
Il y a quelques années mon mindset c’était :
« Attends Jess, déjà tu roules avec les mecs, c’est déjà top ! Ce n’est pas tout le monde qui le fait ».
De cette manière c’était un certain confort, parce que si je naviguais mal, c’était normal, puisque j’étais avec des gars. Et puis de toute façon, je ne pouvais pas les battre, c’était « normal » pour moi.
Lorsque je suis arrivée sur ma première course du championnat du monde avec les féminines, (la chose que je rêvais de vivre), je me suis sentie pire qu’une moins que rien durant quelques mois. J’avais perdu tout le potentiel que j’avais. C’est là que j’ai fait appel à l’Académie de la Haute Performance1.
Aujourd’hui, concourir avec un homme ou une femme, c’est pareil pour moi. C’est un concurrent, je fais en sorte de ne pas y prêter attention.
À chaque course, chaque entraînement, je cherche à me dépasser un peu plus et repousser mes limites. Mon état d’être et le message que je véhicule est plus important que mon résultat, même si les deux sont intimement liés.
5/ Comment te prépares-tu mentalement avant tes compétitions ? Comment dépasser ses limites ?
À ce jour, je n’ai pas de routines mentales avant les compétitions.
J’ai essayé différents exercices avant la compétition mais je le faisais sous la contrainte. C’était une chose de plus à penser, je vivais cela comme une charge mentale supplémentaire. Bien entendu, durant l’accompagnement avec l’Académie de la Haute Performance1 et durant le confinement j’ai appliqué certaines routines à la lettre, durant de longs mois. Le programme Identité Gagnante®* a été mon premier grand pas vers ma libération et vers l’autorisation d’appliquer ce que je savais faire. J’ai d’ailleurs gagné mon titre avec de la fièvre. Un beau challenge pour appliquer tout ce que j’avais appris durant l’accompagnement.
Aujourd’hui, les choses sont ancrées en moi, dans mon identité. Je sais que je suis tout. Autant forte que faible. Et je compose avec les éléments extérieurs que je ne maîtrise pas forcément. Je vis les choses avec beaucoup de recul et j’expérimente la gratitude profonde depuis presque un an, et ça, c’est magique !!!
Et encore plus magique de le transmettre…
6/ Quels changements as-tu opérés pour performer comme tu l’as fait ces deux dernières années ? Comment travailler son mental ?
Comme dit plus haut, les choses sont dorénavant ancrées dans mon identité grâce à l’Académie de la Haute Performance®2 et aussi grâce à mes attentions et intentions quotidiennes. Je suis extrêmement vigilante sur les choses que je peux me raconter, sur mes pensées, attentive à mes émotions, à ce que me dit mon corps.
Tout en me foutant la paix, si j’ai des moments de moins bien. Détachée de cette notion de gagner / perdre. Quand je dis gagner / perdre, ce n’est pas qu’en compétition, cela peut être dans tout. Dans la relation avec les proches, au travail, dans les relations amicales, etc… Les événements hors sport viennent nous impacter directement dans nos performances.
Et un énorme détail que j’ai oublié… L’inspiration … Être inspiré par ce qu’on fait.
1. L’Académie de la Haute Performance accompagne les sportifs de haut-niveau qui veulent gagner pour rentrer dans l’histoire et laisser leur trace.
L’AHP a déjà accompagné 4 médaillées olympiques sur les derniers JO de Tokyo et Pékin avec Chloé Trespeuch, Laura Tarantola, Caroline Drouin et Sara Balzer.
2. Elle s’appuie notamment sur une méthode innovante qui va bien plus loin que la préparation mentale : la Dépolarisation®*.
Cette méthode permet (entre autres) de se libérer de la peur d’échouer et du regard des autres pour être serein et confiant en compétition.
Pour en savoir plus sur le programme de l’Académie de la Haute Performance, cliquez sur ce lien : https://lacademie-de-la-haute-performance.com/prezahp/