FFNatation, FFCK (canoë-kayak), FFVoile, FFGymnastique, FFCyclisme… Cet ancien nageur, coach mental et de développement humain, responsable de formation et formateur à l’INSEP pendant 10 ans, a été amené à travailler dans le sport progressivement depuis 2000. Il a accompagné des sportifs de différentes disciplines depuis Pékin 2008 jusqu’à Tokyo 2020 – dont la véliplanchiste Charline Picon, qui a décroché l’or aux JO de Rio puis l’argent à Tokyo. Aux Jeux de Rio débutait aussi une collaboration avec l’équipe de France féminine de handball jusqu’à l’an dernier, avant de rejoindre les rangs de la Fédération française de basket. Il travaille auprès de la DTN, des entraîneurs des équipes de France seniors et jeunes, et développe des formations sur des savoir-faire fondamentaux en communication et en relations humaines auprès des cadres d’État.
Par Léa Borie
Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°26 octobre-novembre-décembre 2022
Accompagnateur professionnel de performance, optimisateur de la performance : quel est votre rôle ?
Accompagner le développement humain et la performance sportive : je suis missionné pour faciliter le développement de la personne. J’aime, tant que faire se peut, que les apprentissages et auto-modélisation servent autant au sport qu’à d’autres domaines.
Qu’est-ce que ça change d’accompagner des femmes ?
La performance sportive réclame un engagement fort en termes de fréquences et d’intensité. Dans un monde encore et très machiste, ça demande aux femmes de pousser un peu des coudes, d’être attentives, persévérantes, d’avoir une vraie volonté de se faire une place dans le haut niveau. Il leur faudra solliciter leur côté masculin, quelle que soit leur orientation sexuelle, pour ainsi jongler entre réceptivité, accueil, écoute et assertivité, positionnement et expression de soi. Et vice versa chez les hommes.
On est en train de comprendre que les sportives et sportifs qui font la différence en matière de performance sont les personnes qui, au-delà de leurs qualités athlétiques et intellectuelles, arrivent à trouver l’équilibre entre leur partie féminine et masculine. La plupart des sportives et des sportifs qui réussissent dans la durée sont celles et ceux qui aiment apprendre et questionnent la vie. À travers ces apprentissages, ces femmes et ces hommes pourront plus facilement trouver leur place et faire une place aux uns et aux autres.
Avec quelle facette travaillez-vous chez les femmes ?
Je mets au travail les athlètes avec toutes leurs parties car ce sont toutes les facettes qui nous construisent en tant qu’être humain, ombre et lumière, réussites et échecs, différents processus d’influence. Ce sont certains déséquilibres ou polarités qui nous mettent en mouvement. Ce qui réclame au coach mental une culture large, une exploration de la condition humaine sous différents angles ; neurosciences, philosophie, anthropologie, psychosocial, épistémologie, linguistique…
Et comment est-ce qu’on les accompagne à atteindre la haute performance ?
Je commence par les « écouter ». Je pars de là où elles sont puis je facilite la mise au jour des savoir-faire préférentiels afin qu’elles puissent s’épanouir et honorer leurs particularités. Ensuite, il s’agit de mettre en place les conditions et les apprentissages nécessaires pour qu’un athlète puisse développer ses points forts dans sa singularité. Nous devons aussi nous intéresser simultanément aux différents processus et niveaux d’influence. Ainsi, la collaboration et le travail transversal avec les staffs est capital.