Le rugby, un sport macho ? Oubliez les clichés. Le ballon ovale s’est ouvert aux femmes à tous les niveaux : pratique sportive, structuration des compétitions et féminisation des instances dirigeantes. On fait le point avec Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (France Rugby). PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID TOMASZEK. Extrait du WOMEN SPORTS N°26.
WOMEN SPORTS : LA COUPE DU MONDE FÉMININE DE RUGBYA LIEU DU 8 OCTOBRE AU 12 NOVEMBRE EN NOUVELLE- ZÉLANDE. QUELLE EST L’AMBITION DE L’ÉQUIPE DE FRANCE ?
BERNARD LAPORTE : L’ambiance est bonne, les joueuses sont très soudées car le groupe bouge peu depuis deux ans entre les pros et le pôle France. Malgré la pression de la liste des 32 pour la Coupe du monde, les joueuses savent vivre ensemble et s’organiser pour passer du bon temps ensemble. Après plus d’un mois de vie de commune et l’approche de l’annonce de la sélection pour le Mondial, l’ambiance est toujours aussi bonne.
COMMENT CETTE COUPE DU MONDE FÉMININE ÉVOLUE-T-ELLE PAR RAPPORT À LA COUPE DU MONDE MASCULINE ?
On constate un fort engouement pour cette Coupe du monde féminine et une ferveur populaire autour de l’équipe de France et lorsque l’on voit le haut niveau des équipes sur cette compétition, je pense ne pas trop m’avancer en disant que cet engouement et cette popularité ne feront que s’accroître dans les années à venir.
WORLD RUGBY A LANCÉ UN PROGRAMME POUR PROMOUVOIR LA PLACE DES FEMMES DANS LE SPORT, DANS LA PRATIQUE MAIS AUSSI DANS LES INSTANCES DIRIGEANTES. POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?
Nous sommes partis d’un constat, celui que la pratique féminine est un formidable levier de développement de notre sport à l’international. C’est à ce titre qu’en 2017 le Plan Stratégique du rugby féminin 2017-25 a été mis en place pour renforcer la compétitivité, accroître la participation des joueuses, susciter la curiosité des supporters et l’intérêt commercial, tout en favorisant la progression des femmes dans le rugby à travers le monde. Depuis sa création, beaucoup de décisions en faveur des femmes dans le rugby ont été prises. Parmi lesquelles l’augmentation du nombre de personnes pouvant siéger au Conseil de 32 à 49, dont 17 postes devant être occupés par des femmes et le lancement dès 2023 du « WXV », la nouvelle compétition féminine mondiale qui va proposer un parcours plus cohérent sur le long terme, ainsi que plus d’opportunités de jeu (ou de matches) au niveau international. Pour la première fois, les programmes féminins pourront être planifié avec certitude entre deux Coupe du monde de rugby, grâce à un calendrier harmonisé. Côté pratique, une boîte à outils en ligne pour les entraîneures a été et les associations régionales à recruter, perfectionner et conserver davantage d’entraîneurs féminins de rugby à tous les niveaux du jeu.
COMMENT SE DÉCLINE CE PROGRAMME EN FRANCE ?
Il y a eu la professionnalisation des staffs et des joueuses, la mise en place du projet fédéral « Rugby pour elles » qui se concrétise par un plan d’action pour le développement et pour la féminisation de la Fédération à travers quatre piliers : accès à la pratique, formation de joueuses, éducatrices et dirigeantes, la faire le maximum pour bien accueillir les nous rejoindre pour jouer au rugby, pour arbitrer, pour entraîner ou pour s’investir dans la vie d’un club. Et dernièrement, il y a Mobilize, la marque de Renault, qui s’est engagée comme partenaire majeur du Rugby Féminin et le partenaire principal du XV de France féminin.
EN CONCLUSION, DIRIEZ-VOUS QUE LA FEMME EST L’AVENIR DU RUGBY ?
Bien sûr, comme évoqué précédemment, les femmes sont la plus grande opportunité de développement de notre sport dans le monde au cours de la prochaine décennie.