Gianni Infantino se fait le chantre de l’égalité femmes-hommes. À Auckland (Nouvelle-Zélande), en marge du tirage au sort de la Coupe du monde féminine 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande, à l’issue duquel la France a hérité du Brésil, de la Jamaïque et d’un barragiste, le président de la FIFA a regretté que les offres des diffuseurs soient beaucoup plus faibles que pour les hommes : « Les diffuseurs nous offrent 100 fois moins que ce qu’ils nous offrent pour la Coupe du monde masculine ». Il juge ces offres « inacceptables », d’autant que les chaînes de télévision « nous poussent à faire plus pour l’égalité ».
Infantino a tenu à rappeler que la FIFA avait investi un milliard de dollars dans le football féminin ces dernières années. Mais le président de la FIFA oublie de préciser l’origine des fonds. Qui d’autres que les diffuseurs permettent à la fédération internationale de se montrer aussi généreuse alors que les dernières éditions de la Coupe du monde féminine (2015 et 2019) ont été déficitaires ?
« La prochaine Coupe du monde nous coûtera autour de 400 M$ s et nous espérons atteindre le seuil de rentabilité », a fait savoir le président de la FIFA.
Cette Coupe du monde disputée aux antipodes marquera une nouvelle étape. Pour la première fois, 32 équipes s’affronteront lors de la phase finale du tournoi féminin. Commercialement aussi, cette Coupe du monde sera inédite. La FIFA cherche à vendre ses droits commerciaux indépendamment du tournoi masculin pour la première fois.
Un décalage horaire problématique pour les diffuseurs européens
En France, le diffuseur de la prochaine Coupe du monde féminine n’est pas encore connu. TF1 avait retransmis la dernière édition en 2019, organisée en France, ainsi que l’Euro 2022 (avec Canal+ en crypté). Mais pour la chaîne, comme pour ses consœurs européennes, la localisation de la Coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande, avec des matchs dans la nuit ou tôt le matin pour les téléspectateurs européens, peut refroidir les ardeurs et expliquer les propositions non conformes aux attentes de la FIFA. Si l’on ajoute à cela le calendrier à une période où tout le monde est à la plage et les diffuseurs font peu de recettes publicitaires, c’est encore une pierre dans le jardin de la FIFA.
Il existe toutefois une solution. Mais pas certain qu’elle contente tout le monde… Puisque Gianni Infantino estime que les diffuseurs offrent « 100 fois moins » pour une Coupe du monde féminine que ce qu’ils offrent pour la Coupe du monde masculine, les diffuseurs devraient réviser à la baisse leur contrat avec le Mondial masculin. Cela diminuerait d’autant l’écart avec le football féminin…