Après 10 ans de carrière aux sommets et une dernière expérience de la solitude au Manasu, cette force de la nature se prend un an pour parfaire ses projets sans quitter la nature. On embarque dans le quotidien d’Elisabeth Revol, première femme à avoir réalisé le triplé Broad Peak – Gasherbrum I – II en solitaire et sans oxygène, qui nous fait découvrir la station du Pelvoux dans les Hautes-Alpes. Par Léa Borie
« J’ai toujours évolué dans le milieu de la montagne. Née dans la Drôme, j’ai passé tous mes étés sur Vallouise, la station du Pelvoux et Puy-Saint-Vincent, vers Briançon. Les balades au Glacier Blanc, c’est toute mon enfance. Le virus est venu de là ! Après avoir fait de la gym ado, j’ai renoué de façon presque démesurée avec la montagne une fois dans le supérieur. Ça m’a amené sur les 8 000 m ».
- Ses montagnes préférées
Des endroits loin du monde. Ce que j’aime par-dessus tout, la solitude en montagne. Je me retrouve plus facilement dans les Écrins que dans les massifs du Mont-Blanc par exemple. En été, je m’éloigne pour être dans des endroits sauvages. Et en hiver, je profite des conditions particulières qui repoussent les touristes. Quant à l’étranger, je pars en Himalaya sur de l’hivernal, quand il y a moins de grimpeurs.
- Ses excursions et activités favorites
Je passe près de la moitié de l’année au Pelvoux et ses environs, c’est ma bouffée d’oxygène. Pour gravir son sommet, je pars d’Ailefroide avec petit sac, crampons et piolet, assister à un lever de soleil là-haut. J’aime aussi faire la Condamine ou l’Agneau Noir. Ces randonnées alpines ne nécessitent pas d’être encordée. En été, c’est le gros boulevard, mais au printemps ou en automne, on retrouve le calme et les chamois. Pour la grimpe, j’aime passer du temps dans les blocs d’Ailefroide. En parallèle, avec mon mari, on s’est mis au vélo de route. On a redécouvert le coin par les cols et parcourons la région des Ecrins en deux roues. N’importe quelle activité en montagne me passionne, à partir du moment où je suis dans la nature. L’avantage, c’est qu’été comme hiver, on peut toujours faire quelque chose d’agréable. La grimpe en mi-saison est idéale : il ne fait pas trop chaud pour faire des performances et il y a toujours un bon versant.
- Ses meilleurs souvenirs en montagne
Tout ce que j’ai vécu de fort tourne autour de l’alpinisme. Je repense au Glacier Noir avec ses belles envolées et ses conditions rudes. Seuls au milieu de nulle part, il nous fait oublier le reste. J’ai aussi vécu de belles choses sur le Pelvoux, mon premier sommet et ma première course d’alpinisme à 3 900 m.
- Ses plus belles sensations
Pas facile de trouver les mots pour les nommer. Quand j’arrive au sommet du Pelvoux, je m’imprègne de ce point de vue qui court jusqu’au Mont-Blanc, c’est ça qui me comble, je suis dans mon élément. Et j’aime l’effort physique, alors après une bonne «trash», je me sens bien. Ses destinations à venir Pour l’instant, le Népal est ma destination rêvée : des montagnes partout, pour faire treks, trekkings pics, trails… mais il y a foule. Et puis il y a l’Amérique du Sud où j’aimerais retourner. Je lorgne aussi sur l’Amérique du Nord. Mais pour tout ça, il faut les financements. En France, l’âge d’or de l’alpinisme remonte aux années 80. Ça n’aide pas à fidéliser les partenariats. C’est pourquoi j’ai décidé de dédier cette année à cet objectif.»
UNE ENVIE DE REJOINDRE VALLOUISE CET ÉTÉ ?
En juillet et août, rejoignez les jeux de piste du secteur, à la recherche des pépites du patrimoine local, via des circuits ludiques, fiches randoland à l’appui, et découvrez les fossiles de l’Alpe de Rouya à travers une sortie archéologie hors sentier !
> Pour suivre le parcours d’Elisabeth Revol, retrouvez-la sur sa page Facebook ou sur son blog !