Une pratique démocratisée un peu partout en France, inspirée de la danse classique, en chaussons de danse ou même en chaussettes, sur fond de musique dynamique : c’est comme ça qu’on pourrait entrer en matière avec le Ballet Sculpt®. De cette fusion venue d’Espagne entre classique et fitness ressort une activité qui manie avec tact travail d’équilibre, d’allongement, de renforcement, avec une pointe de cardio. Je l’ai testé et peux l’affirmer : « Non, la danse classique n’est pas poussiéreuse du tout ! »
PAR LÉA BORIE / Extrait de Women Sports magazine n°28 avril-mai-juin 2023
Première, en place !
De l’extérieur, la danse classique peut intriguer, impressionner même, suscitant autant l’admiration que l’appréhension. Il fallait donc en découdre avec cette impression ! J’opte pour un cours de Ballet Sculpt® dispensé au sein de la structure nationale Swedish Fit, à Lyon.
J’entre dans la salle un peu plus tardivement que les habituées. Déjà bien des participantes (toutes féminines ce jour-là) sont en tenue souple, certaines en chaussons de danse. Je suis en chaussettes pour mon premier cours, mais j’assume et prends place au premier rang, afin d’être bien au fait. Je ne doute pas de réussir à suivre, avec mon passé (certes lointain) de “petit rat de l’opéra” en école de danse, et puis tant qu’à être là, autant y aller que de se terrer au fond ! L’animatrice du jour, Camille, au corps élancé et aux pointes de pieds affûtées, lance la musique et s’installe en seconde position, ça donne tout de suite le ton.
Ambiance Repetto authentique mais moderne. Au fur et à mesure que les morceaux défilent, la musique entraînante, au départ surprenante pour un cours de classique, aide à ne pas décrocher, et à garder le rythme. Le plus dur au fil des pas de bourrés et des demi-pliés, c’est de garder un port de bras propre, parce qu’il faut bien le dire, ça chauffe dans les épaules… jusqu’au bout des doigts ! Sur le reste, les mouvements sont assez instinctifs. Inspirés de la danse classique puis transformés à la sauce fitness grand public, ils ont été pensés pour que tout un chacun puisse les accomplir, avec des options pour les plus aguerris.
Ce que j’ai aimé dans le Ballet Sculpt
Les souvenirs que ça ravive dans mon esprit. Je me revois dans la petite salle de danse classique de quartier, les collants couleur chair, les pinces du chignon qui tirent dans la tête, mes orteils meurtris par les pointes… et surtout les souffles d’agacement de ma prof de danse, Marie-Claire, qui se plaint que je sois dissipée et agite le cours. Alors cette fois, j’ai essayé de me concentrer, pour rattraper mes jeunes années un peu dispersée… Et j’ai bien l’impression que ça a payé. Je ressors du cours gonflée à bloc, contente de sentir que la souplesse a suivi. La danse classique, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas !
Naissance du Ballet Sculpt : une histoire d’amour et de désamour de la danse classique
« J’ai toujours eu du mal avec le côté sérieux de la danse classique », nous lance, comme un défi, Hélène Renard, à qui on doit la création de ce concept.
C’est en 2019, expatriée en Espagne, lors de son 2e congé maternité, que la quarantenaire a repris goût à la danse classique, au point de revenir en France en 2019 avec un concept musclé. Cette ancienne danseuse du Conservatoire de Lyon, née en Afrique du Sud, a découvert à Madrid qu’un mouvement fitness imprégné de classique prenait de l’ampleur.
Son mentor, Emilia Jovanovic, maître de ballet et directeur artistique de la Compañía nacional de danza, la pousse à concevoir son propre concept pour les pays francophones. Pédagogie, chorégraphies, musiques… Hélène repart de zéro pour monter son propre concept, et le partager au maximum autour d’elle, en formant elle-même les coachs sportifs. Elle compte aujourd’hui dans son giron Stéphanie Romberg, 1ère danseuse de l’Opéra de Paris, ambassadrice de son concept, qui dispense des cours à Vélizy.
Ballet Sculpt : un fonctionnement sous licence
Au même titre que la zumba ou Les Mills, le Ballet Sculpt fonctionne pour le coach qui instruit via une licence annuelle qui lui permet de porter la marque déposée. Formé par Hélène Renard, chaque coach est libre de dispenser son cours en association, MJC, club de danse, salle de sport… Clé en main, le cours pré-chorégraphié évolue chaque trimestre, pour que les participants puissent progresser.
Avis aux animateurs sportifs intéressés : si aujourd’hui, ils sont une soixantaine à être formés dans 24 villes en France, Corse et Tahiti compris, en Suisse et en Belgique, Hélène espère toucher massivement les salles de ces pays francophones pour continuer de démocratiser la danse classique. Plutôt partisane du principe, qui sait si vous ne me retrouverez pas à la tête d’un cours de Ballet Sculpt prochainement ?