Caroline Colombo, 27 ans, est une biathlète française dont vous avez forcément entendu parler. Médaillée avec l’équipe de France sur le relais mixte en Coupe du monde l’an dernier, elle cherchera cet hiver à monter individuellement sur le podium. Elle évoque pour Women Sports la saison à venir. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°30.
COMMENT ENVISAGEZ-VOUS LA SAISON À VENIR ?
J’aimerais bien garder la même dynamique que l’an dernier. J’ai eu une grosse progression sur les skis et j’aimerais continuer sur cette voie, mais aussi gagner quelques points sur mes statistiques de tir. J’ai beaucoup d’ambitions, c’est toujours important d’avoir de l’envie. Il ne faut pas se donner de limite car ça va très vite, dans un sens comme dans l’autre. Il faut rester humble mais ambitieuse.
QUELS SONT VOS OBJECTIFS ?
Réaliser mes premiers podiums en Coupe du monde. Ce serait vraiment génial. Il y aussi les Mondiaux. On a une place à défendre en tant que meilleure nation féminine du monde. On a envie de faire honneur à ce titre.
QUELLES GRANDES ÉTAPES ATTENDEZ-VOUS PARTICULIÈREMENT ?
Il y en deux grandes qui seront évidemment les Mondiaux à Nové Město na Moravě, en Tchéquie. Les médailles décrochées aux championnats du monde sont toujours spéciales. Sinon il y a une étape qui me tient à coeur, celle d’Antholz (Italie). Ce sera le prochain lieu des Jeux olympiques. C’est le moment de prendre de la confiance, de prendre des repères. Et puis c’est pour moi un des plus beaux stades de biathlon avec l’ambiance, le Tyrol, les Dolomites… Tout se fusionne et c’est quelque chose que je coche chaque année dans mon calendrier.
Y-A-T-IL DES ADVERSAIRES QUE VOUS REDOUTEZ PARTICULIÈREMENT POUR CETTE PROCHAINE SAISON ?
Pas vraiment. Depuis l’an dernier, il y a eu une grosse densité sur le circuit féminin. Avant, il y avait trois athlètes qui sortaient du lot, et il fallait les redouter. Aujourd’hui, on est 10 / 15 à pouvoir monter sur le podium sur chaque étape de Coupe du monde. Chaque adversaire est redoutable. Après, si on veut les citer, il y a évidemment les soeurs suédoises Öberg, mais aussi les Italiennes Dorothea Wierer et Lisa Vittozzi qui sont très fortes. Ce sont des filles qui sont un peu plus à surveiller disons.
Questions bonus
• Comment se prépare-t-on à une nouvelle saison hivernale de biathlon ?
On se prépare intensément, avec beaucoup de volume horaire. En septembre on nous demande souvent ‘Ça y est, c’est la reprise des entraînements ?’, car c’est la rentrée scolaire. Mais nous, la préparation débute dès le mois de mai, avec beaucoup d’heures, que ce soit sur les skis à roulette, mais aussi en course à pied et en vélo, ou encore en musculation. On a peu de temps pour s’entraîner l’hiver, parce qu’il est orchestré par les compétitions et les voyages, alors on fait la grosse base du travail sur toute la préparation de mai jusqu’à novembre.
• Comment sont composées vos semaines en termes d’entraînements ?
Les grosses semaines d’entraînement sont composées de 20 à 25h d’entraînements. On allège une semaine par mois, qui sera elle aux alentours de 10/15h. On travaille le matin et l’après-midi. Il est difficile de faire de grosses sorties de ski à roulettes de 4 heures, donc on double avec une séance matinale et une séance d’après- midi. On laisse par contre un jour de repos par semaine, pour la récupération, parce que c’est important pour le corps.