Qui n’a jamais rêvé, même intérieurement, ne vous cachez pas, de danser sur les pas d’une icône de la pop ? Britney Spears, Rihanna et Beyoncé dans la peau, on s’est enchaîné, ou presque, aux barres de danse du studio Dancefloor Paris. Reportage au cœur d’Oberkampf, dans la capitale de tous les possibles. Spoil alerte, les bras et les jambes en feu après ça !
Par Léa Borie, Extrait de Women Sports magazine n°31 janvier-février-mars 2024
Mais nous on le sait que t’as pompé ton style sur Beyoncé ». Merci Diam’s ! Alors chez Women Sports, façon nature peinture, on n’a pas cherché à coller à l’image glamour travaillée et aux fessiers ultra toniques de Beyoncé Knowles, loin s’en faut. Mais vibrer et se déhancher en plein jour telle la diva de la nuit, ça, c’est quelque chose qui nous branchait bien !
C’est du côté du studio de danse Dancefloor Paris qu’on a trouvé de quoi satisfaire cette folle envie de renouveau sportif, fun et musical, sur des sons addictifs, qu’on a tous écouté sous la douche ou devant son miroir sous son sèche-cheveux, brosse à cheveux retournée en guise de micro (si, si ! On vous voit, « It’s so crazy right now » !).
Pour parfaire la chose, on vous raconte deux sessions différentes, qu’on a enchaîné, au péril de nos muscles tremblant, une cardio à partir de grands hits, et une plus chorégraphiée autour d’une star incontestée au succès tonitruant : deux pour le prix d’un !
Des tubes énervés du booty
Ici, pas de chichi, type « je suis gênée », « je ne sais pas danser », « je suis trop timide »… En rentrant dans la salle de danse du studio Dancefloor Paris, on voit une chose, une : un immense miroir sur toute la largeur de la pièce, sur lequel est inscrit « More self love ». Si vous ne vous aimez pas, vous allez vite apprendre à le faire ! C’est parti pour 45 minutes de « Cardio Pop Star », une version fitness d’un cours de danse, avec en fond, ou plutôt à fond les watts, les plus gros tubes énervés du booty ! La prof de danse du jour, Juliette, la vingtaine à tout casser, entre dans la pièce avec une énergie folle. Avec son petit accent indéfinissable mais à l’intonation tellement motivante, cette prof de jazz et hip hop en crop top nous embarque instantanément.
On démarre par un réveil musculaire à l’image d’un cours de fitness classique, le rythme on fire en prime. « Je vous préviens, je vais chanter faux, alors vous aussi, lâchez-vous ». En réponse, j’entends chuchoter des participantes à côté emballées : « Elle est heureuse dis ! » Et rapidement, il faut bien admettre que ça chauffe.
Dans la salle, nombreuses sont celles qui, comme moi, profitent que Juliette ait le dos tourné pour baisser les bras quelques instants. Pour conclure cette session de déhanchés musclés, Juliette nous lance un bon « Femme Like U » de K. Maro. « Allez, faites les smoothies avec vos corps », nous invite-elle en imitant une vague du bout des doigts de haut en bas. « Inspirez partout la musique à l’intérieur de vous » lance-t-elle, avant de terminer par une belle autocongratulation : « Regardez-vous, là, devant, dans le blanc des yeux. Vous pouvez vous dire bravo ! »
Disturbia !
La session se termine à peine que déjà Diane entre dans la pièce comme une boule d’énergie malgré ses 7 mois de grossesse. On est parti pour une session signature d’une heure quinze cette fois, beaucoup plus technique et chorégraphiée, le tant attendu « Pop star dance ». Chaque mois, une icône est mise en lumière. La chanteuse à thème du moment : Rihanna !
Certaines participantes dans la salle ont déjà goûté à un cours du genre et semblent en confiance. On ne peut pas vraiment dire que c’est mon cas, mais comme si la prof avait flairé le début d’angoisse monter en moi, elle précise vite avant de démarrer : « Attitude, en ligne ! On bombe le torse. Pas de jugement dans mon cours. Ne vous jugez pas entre vous, ne vous jugez pas vous-même. Ici il ne vous arrivera rien, vous êtes dans un espace sécure alors… lâchez-vous ! »
On démarre toutes en ligne pour une marche de star. « Non, non, stop : j’ai dit lâchez-vous ! C’est trop sage, trop discret. Je veux quelque chose de plus assumé, de plus trash : on est sur du Rihanna ! » L’exercice n’est franchement pas évident quand on n’a pas l’habitude de se confronter à ses propres limites sociales.
Une petite voix dans la tête murmure : « Est-ce que je déhanche bien », « ça fait pas un peu grosses fesses de laisser partir le bassin comme ça ? », « Au secours, je peux sortir d’ici ? » Mais, à force d’aller-retour en ligne entre nous, les corps se délient telles des copines autour d’un bon apéro.
Retour devant le miroir, les choses sérieuses peuvent commencer. On s’essaie sur quelques premiers pas, et on comprend vite, vu le débit, qu’il faudra bien une heure pour apprendre quelques secondes de chorée… On est quand-même à un rythme de 125 BPM, il faut suivre ! Parfois, le cerveau s’arrête en route sur un pas.
Quand on change les lignes et que je me retrouve seule devant, c’est un vide qui a remplacé ma mémoire à court terme, alors je pompe un peu chez la voisine, telle une collégienne à la ramasse. “Bum-bum-be-dum-bum-bum-be-dum-bum”. La musique n’est plus qu’un support, on n’entend plus que les tempos, les temps à marquer un pas m a i n s en l’air, un pied crocheté à terre. Diane, initialement prof de street jazz, rappelle aussi qu’il faut de la patience et de la répétition pour que ça rentre, en faisant le parallèle avec le thé qui infuse.
Mais plus on répète, plus elle se montre exigeante sur la forme : « La phrase musicale n’a pas la même énergie tout le long. Selon le mouvement, je veux voir des bras plus ou moins énervés. La musique est puissante : sentez-vous puissantes ! » On travaille sur des temps plus ou moins lents, des « attrape-jette » énergiques jusqu’au bout des ongles. On se sentirait presque née à la Barbade, avec la peau cuivrée et le regard vert…
Le cours touche enfin à sa fin. Voilà le temps des dernières représentations. À la façon d’un gala pour soi-même, on se met toutes sur notre 31 du style pour donner le meilleur de nous-mêmes. « C’est ton moment ! » Et quel bon moment ! Un genre de mini-thérapie dansée, pour se retrouver face à soi-même et permettre à une chorégraphie vibrante de créer une connexion entre soi et son reflet…
Envie de tester ce type de cours décalé ?Rendez-vous au studio feel good Dancefloor Paris, 112 rue du chemin vert, Paris 11e, dancefloor-paris.com
photos : © Dancefloor Paris