Quatre questions à Kamel Chibli, Vice Président Conseil regional Occitanie en charge de l’éducation jeunesse & sport.
– L’Occitanie était très impliquée dans les JOP Paris 2024 en tant que « Terre de Jeux ». Le territoire bénéficie-t-il d’un héritage de ces Jeux Olympiques ?
L’Occitanie, reconnue comme « Terre de Jeux » lors des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, a pleinement tiré parti de cet événement planétaire. La région a investi massivement dans le développement sportif, avec plus de 30 millions d’euros alloués chaque année pour soutenir les clubs, les infrastructures et les athlètes. Cette politique volontariste a porté ses fruits, puisque les athlètes d’Occitanie ont remporté 22 médailles lors des JOP 2024, contribuant à plus d’un tiers du palmarès français.
De plus, l’Occitanie a accueilli plus de 1 500 athlètes internationaux issus de 47 pays pour leur préparation aux Jeux, renforçant ainsi son attractivité et son rayonnement à l’échelle mondiale.
– Projetons-nous désormais sur les Jeux d’hiver de 2030 qu’organiseront les Alpes françaises. Quelle est la stratégie de la région pour que les Pyrénées tirent partie de ces Jeux ? S’agit-il essentiellement de miser sur un report du tourisme des Alpes vers les Pyrénées et de l’accompagner, ou y a-t-il d’autres opportunités à saisir (accueil de délégations étrangères, etc) ?
En vue des Jeux Olympiques d’hiver de 2030, qui se dérouleront dans les Alpes françaises, l’Occitanie envisage une stratégie proactive pour que les Pyrénées bénéficient également des retombées de cet événement. Au-delà d’un possible report du tourisme des Alpes vers les Pyrénées, la région voit des opportunités dans l’accueil de délégations étrangères pour des stages de préparation, capitalisant sur des infrastructures de qualité comme celles du CNEA de Font-Romeu. Depuis 2016, la région a investi 77 millions d’euros pour moderniser ce site, le positionnant comme un centre d’entraînement de premier plan.
Cette démarche vise à renforcer l’attractivité des Pyrénées et à diversifier l’offre touristique, en misant sur un tourisme sportif durable et en toutes saisons.
Sans oublier notre championne olympique Perrine Laffont, véritable emblème de l’Ariège, de la Région Occitanie et des Pyrénées qui portera haut et fort nos couleurs lors de sa 4ème participation aux JO et d’autres jeunes talents qui émergeront d’ici là.

– Tout autre sujet : le sport professionnel. L’Occitanie compte plusieurs grands clubs de sports collectifs, dont le Montpellier Hérault Sport Club, qui souffre actuellement en Ligue 1. Quelle est votre vision du modèle économique des clubs professionnels, notamment dans le football, et de la situation actuelle du football et des relations compliquées avec son diffuseur DAZN ?
Concernant le sport professionnel, l’Occitanie est fière de compter des clubs de renom, notamment le Montpellier Hérault Sport Club en football. Cependant, face aux défis actuels, tels que les difficultés en Ligue 1 et les relations complexes avec le diffuseur DAZN, il est essentiel de repenser le modèle économique des clubs professionnels. Cela passe par une diversification des sources de revenus, une gestion financière rigoureuse et une collaboration étroite avec les diffuseurs pour assurer une visibilité optimale. La région soutient activement ses clubs, en favorisant les synergies entre les acteurs économiques locaux et le monde sportif, afin de garantir leur pérennité et leur compétitivité.
– Dernière question, l’Occitanie est une terre de rugby. Comment définiriez-vous la place de ce sport dans la région et quelle est la politique menée pour capitaliser sur cette force ?
Le rugby occupe une place prépondérante en Occitanie, véritable terre de ce sport. Des clubs emblématiques comme le Stade Toulousain, Castres Olympique, Montpellier Hérault Rugby ou encore l’USAP illustrent cette passion régionale. La politique régionale vise à capitaliser sur cette force en soutenant les clubs amateurs et professionnels, en développant les infrastructures dédiées et en promouvant le rugby dès le plus jeune âge. Cette stratégie contribue à renforcer le tissu social et économique de la région, tout en consolidant l’identité occitane autour des valeurs du rugby.
