Shane Sutton, patron du cyclisme britannique, dans un premier temps suspendu par sa Fédération pour des propos sexistes et des insultes envers les paralympiques, a démissionné au lendemain de l’ouverture d’une enquête pour discrimination et sexisme. L’Australien n’est pas n’importe qui. L’Angleterre lui doit les succès de Bradley Wiggins et Chris Hoy sur le Tour de France et aux Jeux olympiques. Mais trop, c’est trop. Le scandale est venu des révélations de Jessica Varnish, spécialiste de la vitesse individuelle. Elle dévoile de quelle manière le directeur technique du cyclisme britannique a justifié son exclusion du programme olympique. « Ils (Shane Sutton et Iain Dyer, entraîneur principal) m’ont dit que j’étais depuis trop longtemps dans le programme, que j’étais trop vieille, à 25 ans. Shane m’a dit que je devrais changer de vie et faire un enfant. » Après les Jeux olympiques de 2012, ajoute Varnish, le même Shane Sutton lui avait dit qu' »avec un cul comme le [s]ien, [elle] ne pourrai[t] pas changer de position dans la vitesse par équipes« . « Qu’on ne se méprenne pas, les gars ne sont pas ménagés non plus, mais je ne l’imagine pas leur parler de leur apparence physique ou leur dire de s’en aller et de faire un enfant« , ajoute la sprinteuse.
Star du cyclisme britannique et ancienne partenaire de Varnish sur la piste, Victoria Pendleton a corroboré les accusations de sexisme. La double championne olympique pointe du doigt l’absence de femmes dans l’encadrement et parle d’une atmosphère « de harcèlement » dans le vélodrome.
Les discriminations ne visent pas uniquement les athlètes féminines, mais aussi l’équipe paralympique, dont Shane Sutton, fait officier de l’Empire britannique en 2010, n’appréciait pas la présence au vélodrome. « Le mot utilisé pour nous désignait était généralement les boiteux, avec un qualificatif devant« , rapporte Darren Kenny, membre de l’équipe de cyclisme handisport, au Daily Mail.
Source: Sport