Tandis qu’en 2012 plus de 80% des montants investis par les 100 premiers sponsors en France concernaient le sport masculin, seuls 3% de ces investissements concernaient le sport féminin, la différence représentant des investissements «mixtes» comme Roland Garros. Cette disproportion reflète-t-elle la valeur réelle qu’aurait aujourd’hui à offrir le sport féminin à des investisseurs ? Havas Sports & Entertainment et la Chaire de Marketing Sportif de l’Essec ont mené une étude avec comme objectif d’analyser le potentiel marketing du sport féminin. A y regarder de plus près, certaines idées reçues n’ont finalement pas lieu d’être. Eclairage.
Les femmes ne feraient pas de sport. Vielle idée, qui a encore la dent dure, la pratique du sport ne serait pas pour les femmes. Or, si l’on se penche sur la pratique de masse, on constate que 51% des pratiquants de sport de 15 ans et plus sont des femmes. Elles composent d’ailleurs plus du un tiers des licenciés sportifs français. Ce vivier de pratiquantes porte également ces fruits au sein de l’élite puisque 40% des médailles internationales (toutes disciplines confondues) remportées en 2012 par la France l’ont été par des femmes.
Le sport féminin ne serait pas regardé à la télévision. Au regard des grands événements de sport masculin, tels que la Ligue des Champions ou encore le Tournoi des 6 Nations qui drainent des audiences importantes, le sport féminin ne parait pas faire le poids. Mais si l’on se plonge dans le Top 20 des meilleures audiences sportives de l’année 2012, 6 sont liées au sport féminin avec notamment la demi-finale France/Russie de basket-ball lors des Jeux Olympiques de Londres avec ses 7,7 millions de téléspectateurs. Cet événement planétaire nous permet d’ailleurs de nous rendre compte que lorsque le sport féminin est logé à la même enseigne que son homologue masculin, il draine tout autant de téléspectateurs. En effet, 50% des meilleures audiences des Jeux Olympiques de Londres concernaient des épreuves féminines.
Le sport féminin ne serait pas intéressant. Enfin, peu pense que le sport féminin pourra un jour rivaliser avec son équivalent masculin mais lorsque l’on interroge les Français, on voit rapidement que la conclusion de certains n’est pas celle de la majorité. En effet, 70% des Français de 18 ans et plus trouvent le sport féminin tout aussi intéressant que le sport masculin, 64% en regarderaient d’avantage s’il était plus régulièrement diffusé à la télévision. Et contrairement à une autre idée reçue, ils ne seraient que 22% à s’y intéresser plus s’il était traité sous l’angle du glamour.
«Certaines idées reçues ont la vie dure et masquent le potentiel encore largement inexploité du sport féminin, dont le retour sur investissement peut s’avérer spectaculaire pour des annonceurs ou des médias, en comparaison d’investissement sponsoring plus traditionnels», souligne Caroline Le Moal, directrice du développement Havas Sports & Entertain-ment.
Méthodologie de l’étude
Etude Havas Sport & Entertainment / Toluna QuickSurvey 1 000 français représentatifs des Français de 18 ans et plus.
Autres sources :
Havas Sports & Entertainment ; SIMM-TGI 2013 / 15+ / Kantar Media ; HSE – Nations du sport 2012 ; Médiamétrie ; Ministère des sports.
Source: Sport