Le yoga prénatal est devenu un incontournable des femmes enceintes. Réputée pour ses effets relaxants, cette pratique présente de nombreuses vertus lors de la grossesse. Véronique Nicolai, médecin pédiatre, aujourd’hui enseignante de yoga en Inde, nous l’a confirmé. Propos recueillis par Vanessa Maurel. Extrait du magazine WOMEN SPORTS N°22.
WS : QUELS SONT LES BIENFAITS DU YOGA PRÉNATAL POUR LA MAMAN ?
Véronique Nicolai : Il est bénéfique à tous les niveaux. D’abord physique, car on prend soin de soi, on prend son corps en main et on devient actrice de sa grossesse. Pendant neuf mois, les femmes ont besoin d’une harmonie profonde. Parfois même, ce sport durant la grossesse permet de diminuer voire d’arrêter les nausées grâce à la réactivation de l’énergie avec la respiration et les postures. Au niveau psycho- logique, il aide les femmes à développer de la confiance en elle, notamment via la relaxation et la méditation. J’ai vu des mamans très mal à l’aise avec leur corps, s’ouvrir et comprendre que celui-ci allait changer durant ces neuf mois et l’accepter. D’autre part, le yoga leur permet de se connecter avec leur enfant, surtout au troisième trimestre, et de développer avec lui une relation joyeuse. Cette heure enchantée est très souvent le seul moment que les mamans ont pour elles.
Y-A-T-IL DES BIENFAITS POUR LE BÉBÉ ?
Une femme en bonne santé va faire un enfant en meilleure santé. On sait que le stress a un effet négatif sur la croissance du foetus et aussi à l’accouche- ment. Le yoga est connu comme un outil pour le gérer et aussi à l’éliminer. On fait en sorte que la femme se sente en sécurité. Lorsque j’enseigne le yoga prénatal, je fais de ce qu’on appelle de la la médiation « Heathfulness ». Celle-ci est placée sur le coeur, et cela est capital pour l’enfant à naître. Le coeur est le premier organe que l’on peut détecter dans le ventre de la maman et ensuite c’est ce- lui-ci qui est en communication avec la mère. Cela crée une relation très parti- culière, et quand la maman augmente ses capacités du coeur et s’écoute, l’enfant en profite. Ce dernier va naître avec cette capacité à être centré, équilibré. On voit ces enfants grandir et être bien dans leur peau et dans leur relation avec les autres. Le travail qui a déjà été commencé en prénatal profite à l’enfant toute sa vie et lui donne un avantage jusqu’à ce qu’il prenne lui même goût au yoga plus tard.
LE YOGA PRÉNATAL EST-IL OUVERT À TOUTES LES FEMMES ? Y-A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS ?
Il y a plusieurs écoles. Je dirais que le premier trimestre est une période très délicate. Certains établissements refusent d’enseigner durant cette période. Pour ces femmes-là, on fait essentiellement un travail sur la respiration, plus que sur les postures. Pour les femmes qui débutent le yoga, on attend que les premiers mois soient stabilisés et on demande systématiquement un certificat médical pour la pratique. Il est très important de suivre chaque femme et d’être en harmonie.
C’est pour cela qu’on fait des classes de petits groupes. Les femmes enceintes ont parfois des peurs injustifiées, des humeurs qui varient. Notre rôle est d’être à l’écoute, d’aller à leur rythme, et de nous adapter à chacune.
Remerciements à l’agence Crew Up et à Géraldine pour la mise en relation.
Elle a testé… Et elle a approuvé !
Laetitia Bucci, 30 ans, s’est prêtée au jeu du yoga prénatal lors de sa première grossesse. Une expérience qu’elle garde comme un merveilleux souvenir.
« J’ai démarré le yoga prénatal à mon 7ème mois de grossesse sous les conseils de ma sage-femme. Je ne connaissais pas le yoga, c’était l’occasion de tester. Les séances m’ont permis de me poser, de me recentrer surmon bébé et moi, et de doucement me préparer à la suite, grâce à des postures adaptées. C’est un moment de bien-être, de détente et de connexion à soi ainsi qu’à son corps qui évolue. »