Après la polémique sur le skateboard, c’est au tour du poker d’être sous les feux de la rampe. Comptant des millions d’adeptes à l’internationale et véritable star des casinos en ligne, ses tenants veulent le faire entrer au panthéon du sport. Contrôle mental, endurance, stratégie, esprit de compétition, audace. Autant d’arguments qui vont en faveur du poker, mais qui ne convainc pas tout le monde.
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Le Centre National des Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) définit le sport comme « activité physique, le plus souvent de plein air et nécessitant généralement un entraînement, qui s’exerce sous forme de jeu ou de compétition, suivant des règles déterminées ». Le CNRTL rajoute « forme spécifique que prend cette activité physique, considérée comme une discipline autonome ayant ses règles, son organisation, son entraînement, ses codes, ses valeurs. »
À l’origine, le mot « sport » vient du vieux français « desport », qui signifie amusement, divertissement. Il renvoie au plaisir physique et mental. L’activité physique et l’adresse semblent indissociables de cette notion paradoxale, qui place les échecs et le rugby sous une même définition. La question se pose alors : le poker peut-il être considéré comme un sport ?
Le poker est un sport
Aussi improbable que cela puisse paraître, divers angles de réflexion laissent à penser que le poker est un sport à part entière.
Le premier date de 1999. Cette année-là, le Comité International Olympique reconnaît les jeux d’échecs comme un sport. Il est classé « mind sport », jeu d’esprit. Il est difficile de ne pas faire de rapprochements entre les échecs et le poker, tant ils présentent des similitudes. D’ailleurs, au Brésil et en Russie, le poker est déjà considéré comme un sport intellectuel.
Le second angle concerne l’effort fourni par un joueur de poker. Le jeu de cartes fait appel à des ressources mentales importantes et une parfaite concentration. Il implique une parfaite technique et de la stratégie.
Au cours d’une partie, les joueurs sont stimulés par l’envie de gagner, de battre les autres à plates coutures. L’adrénaline monte à chaque action personnelle ou adverse, sous l’effet de l’incertitude du résultat. En somme, l’affect mental et psychologique d’une discipline sportive lambda et du poker est similaire.
C’est ce qui tendrait à expliquer pourquoi de nombreux sportifs, retraités ou non, s’improvisent joueurs de poker. Certains se lancent même à l’assaut de grands tournois.
Vikash Dhorasoo, ancien footballeur, est passionné par le poker. Il a à son actif plusieurs bonnes performances officielles. Pendant un certain temps, Dhorasoo a même travaillé avec Winamax. Parmi les autres reconversions de footballeur professionnel vers le poker, n’oublions pas le français Camel Meriem et le suédois Tomas Brolin.
En ce qui concerne l’aspect « physique », les joueurs de poker sont d’avis que ce jeu nécessite de l’endurance. Même s’il ne s’agit que de s’asseoir autour d’une table, une partie peut durer des heures. Des heures au cours desquelles il faut maintenir sa concentration. De nos jours, les grands joueurs de poker prennent soin de leur corps, si on ne cite que Patrick Antonius et le Canadien Daniel Negreanu.
La troisième réflexion concerne la chance et le hasard qu’on ne peut ignorer. Au sport, toutes les actions du pratiquant tendent à minimiser ces facteurs, afin de se rapprocher de la victoire. C’est également ce qu’un joueur de poker essaie de faire. Même parmi les jeux d’argent et de hasard, le poker est classé différemment.
Le poker ne peut pas être considéré comme un sport
La définition du sport, mais aussi les qualités intrinsèques à la majorité des disciplines sportives, exclut d’office le poker.
Certes, le poker remplit bien les critères mentaux et psychologiques partagés par toutes les disciplines. Toutefois, une dimension primordiale manque cruellement au poker. Il s’agit de l’adresse physique, cette capacité technique acquise à l’entraînement. Cela va bien au-delà des capacités physiques, de l’endurance ou de la compréhension des règles. C’est ce qui explique qu’une gymnaste comme Marine Boyer réussisse des figures irréalisables par les amateurs.
De plus, le poker ne nécessite pas d’entretien physique perpétuel et d’hygiène de vie irréprochable, comme c’est le cas pour tout sportif professionnel. Ce n’est pas pour rien que l’expression populaire « forme olympique » désigne une bonne condition physique.
Les sceptiques pointent notamment du doigt ces champions de poker qui ne sont pas tout à fait des modèles de bonne hygiène, comme l’américain Stu Ungar, célèbre pour ses problèmes de drogues, et son compatriote Layne Flack.
Par ailleurs, le facteur chance, qui reste toujours élevé dans le poker, le pénalise grandement. La possibilité d’utiliser une stratégie et de compter sur des analyses n’efface pas cette tare. Faire un service ace au volley laisse très peu de place à la chance. Atteindre le cœur de la cible au tir à l’arc relève beaucoup de la maîtrise technique et de l’entraînement.
Ce reproche s’illustre très bien quand des champions de poker se font sortir de table par de parfaits amateurs. Chose impensable au sport, où une débutante ne pourra jamais s’inviter au WTA Tour et renvoyer Naomi Osaka chez elle.
Top 3 de grandes joueuses de poker
Si l’imaginaire collectif associe les jeux d’argent aux hommes, c’est tout aussi vrai dans le poker. Pourtant, le fameux jeu de cartes se conjugue très bien au féminin. De nombreuses femmes ont laissé une empreinte durable dans les esprits, sur la base de leurs gains et de leur parcours.
— Vanessa Selbst : née en 1984, cette Américaine est la première femme à dépasser les 10 millions de gains. Même si elle ne se place qu’au 23e rang mondial mixte (2014), elle est considérée comme l’une des meilleures joueuses qui aient jamais vécu. Elle est également la seule femme à intégrer le top 5 du Global Poker Index (2012), et à en occuper la première place. Elle a fait ses armes aux World Series of Poker en 2006, avant de briller dans de nombreux autres tournois (North American Poker Tour, Partouche Poker Tour).
— Kathy Liebert : joueuse de poker américaine née en 1967, elle a à son actif près de 5 millions de dollars de gains. Véritable amatrice de tournois, elle participe très régulièrement. C’est ainsi qu’elle remporte 1 million de dollars à l’international Party Poker Millions sur un Limit Hold’em. En 2005, elle gagne également le Championship Event au World Poker Tour, avec près de 430 000 dollars.
— Annie Duke : cette autre américaine a marqué le monde du poker par son engagement. Elle est connue pour avoir dénoncé activement les super-users. Sa prouesse la plus remarquable remonte à la NBC National Heads-Up Championship de 2010, où elle gagne 500 000 dollars sur une partie de No Limit Hold’em. Maintenant âgée de 57 ans, elle a engrangé près de 4,2 millions de dollars au cours de sa carrière.