Marie Hoël, chargée de mission Responsabilité sociétale à la Fédération française de basket-ball et référente du pôle féminisation au sein d’HAVOBA, et Sylvie Pascal-Lagarrigue, Directrice technique nationale adjointe de la Fédération française de handball (FFHandball) membre du COPIL de la Fondation HAVOBA et accompagnante des référentes du pôle féminisation, nous parlent de la place centrale de la féminisation au sein de la Fondation. PAR MANO BOUVIER. Extrait du WOMEN SPORTS N°35.
WOMEN SPORTS : QUEL EST VOTRE RÔLE AU SEIN DE LA FONDATION HAVOBA ?
SYLVIE PASCAL-LAGARRIGUE : Je suis membre du COPIL comme Asya Mokeddem, qui est chargée de mission de relations internationales à la FFH. Pa- rallèlement, je travaille sur la féminisation depuis de nombreuses années, puisque avant d’être placée auprès de la fédéra- tion comme fonctionnaire, j’étais élue à la FFH comme vice-présidente et j’avais en charge notamment le dossier de féminisation. Donc, c’est un sujet que je maîtrise et que je connais bien. Tout na- turellement, je me suis portée volontaire pour accompagner nos référent.e.s féminisation du projet HAVOBA.
MARIE HOËL : Au niveau d’HAVOBA, je fais partie de la composante féminisation. Je suis pilote avec Sylvie Pascal-La- garrigue de la Fédération française de handball. Notre rôle est d’animer un groupe de référents en présentiel et en distanciel jusqu’au dernier campus en 2026. Nous avons un ou une référent.e par pays et par sport. Nous avons majoritairement des femmes sur la thématique féminisation. Au total, nous travaillons avec 18 référents.
WS : UNIR LES FÉDÉRATIONS, EST- CE UNE PLUS-VALUE ?
MH : Carrément. Sur la composante de la féminisation, on s’est rendu compte lorsqu’on les a fait travailler en sous-groupe qu’il y a les mêmes problématiques dans les trois sports. Pouvoir se connaître entre trois référents d’un même pays unit les forces. Et puis, s’il y en a une – je dis une parce que beaucoup de femmes dans ce pôle organisent un événement -, elle peut inviter les autres et donc, faire quelque chose entre les différents sports. Donc, c’est plutôt intéressant. Dans le contexte français, on réalise aussi que c’est le genre de thématique où il y a un intérêt à travailler entre les différents sports. Clairement, là-dessus, je pense que ça va renforcer la dynamique de travailler entre ces trois sports sur un même territoire.
SP-L : Regrouper les trois sports est une force extraordinaire. Sur le volet féminisation, par exemple, c’est une véritable plus-value. Cela crée une dynamique de groupe qui est très forte, une réelle entraide entre disciplines et entre pays aussi, compte tenu des difficultés et des particularités de chacun d’entre eux. C’est une vraie force qui, parce qu’elle permet, par l’intelligence collective, aux gens de se hisser vers le haut, grâce à l’expérience des unes et des autres sur cette thématique. En plus, cela permet aux disciplines du même pays de mieux se connaître. Il ne faut pas négliger le fait que cette union peut permettre d’avoir plus de poids à un moment donné, lors- qu’il faut aller voir un institutionnel, pour essayer de mettre en place quelque chose. Si les trois sports font une de- mande, même si ce ne n’est pas le même ballon, on aura plus d’impact ensemble.
Cela est possible car les problématiques sont très proches. À savoir, par exemple, accéder à des fonctions dirigeantes, que ce soit au volley ou au hand, les femmes ont les mêmes difficultés. C’est une vraie richesse pour moi. Ensemble, on est for- cément plus forts.
WS : QUELS SONT LES OBJECTIFS DE CE PÔLE FÉMINISATION ?
SP-L : J’ai eu la chance d’animer avec Marie Hoël l’atelier féminisation lors du Campus du Tunis et cela a été une réussite. Plusieurs thèmes sont ressortis : une meilleure formation, comment mieux communiquer sur la féminisation, le leadership… L’objectif est d’essayer du mieux possible de répondre à l’ensemble de ces questions. Cela n’est pas un travail simple mais le pôle féminisation de la Fondation HAVOBA va tout faire pour le mener à bien.
MH : Nous avons plusieurs objectifs : l’élaboration ou la consolidation de plans de féminisation au niveau de chaque fédération, des temps de sensibilisation… Par exemple, nous avons créé un outil clé en main spécifique pour que les référents puissent se sensibiliser, former sur le terrain. L’idée : qu’ils et elles puissent l’utiliser sur leur territoire. Autre thème important, le travail sur le leadership des dirigeantes. L’idée serait de pouvoir accompagner des personnalités qui ont déjà des responsabilités ou qui pourraient en prendre pour, justement, peut-être en prendre plus, en tout cas, leur donner de la visibilité, créer des rôles modèles.
La Fondation HAVOBA et la FSF : un duo gagnant !

Entretien avec Charlotte Feraille : “Le fait qu’on organise cette solidarité de manière conjointe permet une diversité des pratiques et ouvre le champ des possibles”
La Fondation HAVOBA rassemble de multiples acteurs et c’est maintenant au tour de Charlotte Feraille, déléguée générale de la Fondation du Sport Français (FSF), de nous parler de son rôle au sein de ce superbe projet.
QUEL RÔLE A JOUÉ LA FONDATION DU SPORT FRANÇAIS POUR LA FONDA- TION HAVOBA ?
La Fondation du sport français a permis à HAVOBA d’exister en tant que fondation et elle permet aujourd’hui à celle-ci de bénéficier d’une administration structurée pour répondre aux attentes du principal financeur qui est l’Agence française du développement (AFD). Nous abritons HAVOBA. Abriter, cela veut dire fonder pour autrui et faire le prêt de la reconnaissance d’utilité publique qui est celle de la Fondation du Sport Français. Nous avons aussi permis l’administration du mécénat puisque lorsqu’on crée une fondation, l’objectif est bien sûr de récolter des dons pour la cause que l’on défend.
POURQUOI LA FSF A ACCEPTÉ CE CHALLENGE ?
Ce qui a mené à cette entente, c’est le fait que le programme HAVOBA est né du sommet mondial Afrique-France après les Jeux de Tokyo. La volonté était d’organiser le transfert de compétences à l’étranger et notamment en Afrique, dans une dynamique de solidarité internationale. Et c’était important pour nous, en tant que seule fondation reconnue d’utilité publique et “abritante” dans le sport, de se positionner pour accompagner ce projet et le rendre possible.
QU’EST-CE QUI POUR VOUS SIGNIFIE- RAIT QUE CE PROJET SOIT RÉUSSI ?
Ce qui ferait que ce projet soit une réussite, c’est le fait que d’une part il se concrétise, et c’est en très bonne voie. Et d’autre part qu’il arrive à faire la démonstration que des solidarités peuvent se mettre en place pour continuer à organiser le transfert de com- pétences. Cela permettra aux jeunes et aux bénéficiaires d’accéder plus facilement à la pratique sportive, d’y accéder d’une ma- nière mieux encadrée, mieux adaptée pour permettre aux jeunes filles de s’insérer dans la société sportive, et bien entendu de dis- poser de matériels et de terrains qui sont propices à la pratique.
C’est quoi HAVOBA ?
Le handball, le volley-)ball et le basketball français unis au service de l’international. Sous l’impulsion de l’Agence française de développement et des Fédérations françaises de handball, volleyball et basketball, la Fondation HAVOBA, sous égide de la Fondation du sport Français (FSF) a pour objectif de contribuer au développement de l’impact social de ces trois disciplines sur le continent africain.