Sylvie Pascal-Lagarrigue, Directrice technique nationale adjointe de la Fédération française de handball (FFH), membre du Copil de la Fondation HAVOBA et formatrice féminisation, nous livre son ressenti avant de partir à Douala, au Cameroun. La Fondation arrive sur le terrain !
1. En quoi la féminisation est-elle un enjeu central pour la Fondation HAVOBA ?
La féminisation est un sujet universel : 50 % de la population mondiale est constituée de femmes, pourtant leur représentation dans le sport reste marginale. Que ce soit dans la gouvernance, les postes à responsabilité, ou même dans l’accès à la pratique sportive, les femmes sont trop souvent reléguées au second plan. On le voit dans les disciplines comme le handball, le basket ou le volley : les structures restent largement dominées par les hommes, que ce soit chez les techniciens, les arbitres ou les dirigeants. Notre objectif est donc clair : faire bouger les lignes, développer la pratique féminine dans toutes ses composantes, et accompagner des femmes vers des postes clés. Et dans ce projet HAVOBA, c’est un enjeu particulièrement fort, notamment en Afrique où les défis sont nombreux, mais la dynamique prometteuse.
2. C’est la première fois que vous intervenez à l’étranger sur cette thématique. Qu’attendez-vous concrètement de ce déplacement au Cameroun ?
Oui, c’est ma première intervention à l’international et je suis ravie que ce soit en Afrique. Il y a quelques années, j’ai participé à une grande conférence en Namibie sur la place des femmes dans le sport, mais cette fois, on est vraiment sur le terrain. L’objectif est de former des femmes mais aussi des hommes intéressés par cette thématique pour qu’ils puissent monter des projets concrets, mettre en place des stratégies et aller défendre leurs idées devant les décideurs. On veut leur donner les outils pour qu’elles prennent leur place, tout simplement. Et le fait d’y aller en binôme, avec Marie Hoël de la Fédération française de basket-ball est un vrai plus. Nos expériences sont complémentaires et cela enrichira notre action sur place.
3. Pensez-vous que ces échanges peuvent aussi enrichir la manière dont on aborde la féminisation en France ?
Absolument. Ce type de projet n’est pas à sens unique. Lors d’un précédent séminaire en Tunisie, j’ai été marquée par l’énergie incroyable et la détermination des femmes présentes. En France, le changement est souvent freiné par des lourdeurs structurelles. Là-bas, malgré les obstacles, il y a une volonté réelle d’agir. On a beaucoup à apprendre de cet enthousiasme et de leur capacité à innover avec les moyens du bord. Certaines initiatives, comme celles qu’on a vues au Bénin, sont extrêmement inspirantes. C’est dans ce partage d’expériences qu’on peut progresser mutuellement, construire ensemble et redonner toute leur place aux femmes, dans toutes les disciplines sportives.
Source SPORT.FR