Le Comité international des Jeux de la Francophonie et la Confédération des sports francophones se lancent dans un nouveau défi : organiser un championnat francophone de tennis de table, du 12 au 14 décembre 2024, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Une compétition aux multiples objectifs, comme nous l’explique Ali Kanaté, président de la Confédération internationale des unions sportives francophones (CIUSF). PAR VANESSA MAUREL. Extrait du Women Sports N°34.
WOMEN SPORTS : PRÉSENTEZ-NOUS LA CONFÉDÉRATION DES SPORTS FRANCOPHONES ?
ALI KANATÉ : La Confédération internationale des unions sportives francophones est une instance qui a pour but de développer le sport dans l’espace francophone, mais surtout de défendre les intérêts des unions sportives francophones et des fédérations nationales francophones auprès des organismes privés et publics.
Pour cela, on met en place plusieurs actions, comme des actions de développement, notamment auprès des fédérations nationales et des collectivités territoriales. On renforce les capacités des collectivités territoriales ou des fédérations nationales en termes de formation, en mettant en place des formations sur la méthode de projet ou sur le projet événementiel. On fait des formations de fabrication artisanale de matériel, par exemple de tennis de table ou de badminton, pour rendre autonomes les collectivités territoriales en termes d’accès à du matériel lié à la pratique sportive. On organise également des camps d’entraînement autour de plusieurs disciplines.
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DU CHAMPIONNAT FRANCOPHONE DE TENNIS DE TABLE JEUNES ?
Ce championnat est le fruit d’une collaboration entre le CIJF et la Confédération internationale des unions sportives francophones. Un constat a été fait dans l’espace francophone qu’il existe très peu de compétitions pour les jeunes. Ce tournoi permettra de répondre à ce besoin, mais surtout de permettre à nos jeunes francophones de pouvoir marquer des points au classement de la Fédération internationale et d’être bien positionnés notamment pour les Jeux olympiques de la jeunesse qui auront lieu à Dakar. Notre objectif est surtout de permettre aux jeunes de marquer des points dans le classement de la Fédération internationale.
Il y a un rapport avec les Jeux de la Francophonie en termes de stratégie. Comme vous le savez, les Jeux de la francophonie sont tous les 4 ans. L’idée est de pouvoir créer une transition entre chaque édition. Au lieu d’attendre tous les 4 ans pour parler du sport dans l’espace francophone, ce tournoi permettrait justement de faire vivre la francophonie sportive tous les ans. Pour cette première édition, ces championnats ne sont pas qualificatifs pour les Jeux de la francophonie. Cela le sera peut-être plus tard, mais pour l’instant ce n’est pas le cas.
Aujourd’hui, nous avons également un événement majeur, les Jeux Olympiques de la jeunesse, qui auront lieu dans un pays francophone, à Dakar. L’idée, c’est également de profiter de cet engouement des JOJ, comme un levier pour développer le sport dans l’espace francophone. On fait le constat qu’il y a très peu de compétitions destinées aux jeunes de moins de 18 ans dans l’espace francophone.
Il y a également une stratégie d’héritage. En 2017, Abidjan a organisé les Jeux de la Francophonie. En accueillant le championnat de tennis de table en décembre prochain, nous pourrons utiliser les infrastructures issues des Jeux de la Francophonie.
QUI EST À L’ORIGINE DE CE TOURNOI ?
C’est le CIJF, qui nous a approchés pour mettre en place cette compétition, en sachant que nous, la Confédération, sommes plutôt opérationnels et surtout proches des fédérations nationales et internationales, et surtout que nous avons comme membres affiliés les unions sportives francophones de toutes les disciplines. De notre côté, nous travaillons en lien avec l’Union francophone de tennis de table, la francophonie pongiste internationale, pour mettre en place ce tournoi.
QUEL PUBLIC EST VISÉ ?
Ce sont les jeunes de moins de 18 ans. Il y a deux catégories : les filles et les garçons. Puis nous avons aussi une compétition mixte.
Ils accèdent au tournoi par la Fédération internationale. Les athlètes ne peuvent pas s’inscrire directement à cette com- pétition. Il faut qu’ils passent par leur Fédération nationale francophone (donc par l’une des Fédérations des 88 États qui sont membres de l’OIF), qui peuvent chacune engager deux joueurs, donc une fille et un garçon.
QUELS SERONT LES OBJECTIFS PRÉCIS DE CE PREMIER CHAMPIONNAT ?
L’objectif, c’est d’avoir d’abord le maximum de participants. Donc avec le CIJF, nous nous sommes donné l’objectif d’avoir au moins 15 pays participants. Bon, nous ne sommes pas loin de l’objectif, parce que pour l’instant, nous en avons 13 et nous sommes quand même à 3-4 mois de la compétition. Donc je pense que l’objectif sera atteint. Et puis ensuite, c’est de réussir l’événement pour que nos athlètes puissent vraiment participer dans de bonnes conditions. Et donc pour cela, toutes les parties concernées sont très impliquées pour la réussite de cette compétition. Donc ça, c’est un premier objectif en termes d’organisation, etc. Et le deuxième objectif est déjà atteint. Parce qu’aujourd’hui, cette compétition est dans le calendrier de la Fédération internationale des tennis de table. Donc ce qui va permettre à nos jeunes de marquer des points. Donc voilà, essentiellement, c’est deux objectifs.