Aujourd’hui, mercredi 24 janvier 2018, c’est la Journée Internationale du Sport Féminin. Née en 2014 sous l’impulsion du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), elle vise à sensibiliser sur la faible médiatisation du sport au féminin. Depuis sa création, cette manifestation semble avoir porté ses fruits : le temps d’antenne consacré au sport féminin est en effet passé de 7% en 2012 à entre 16% et 20% en 2016. Mais pas de là cependant à parler d’égalité… Explications.
Depuis 2014, la Journée Internationale du Sport Féminin est célébrée le 24 janvier. Cette manifestation a été créée à la suite d’une réflexion du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) sur la sous-médiatisation du sport au féminin. Elle est organisée en collaboration avec le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et bénéficie de plusieurs relais de visibilité, notamment les « 4 saisons du sport féminin » (auparavant appelées les « 24 heures du sport féminin »), créées par le CSA pour donner coup de projecteur artificiel sur le sport au féminin.
Les sportives font petit à petit leur nid à la télévision
Depuis sa création, la Journée Internationale du Sport Féminin semble avoir porté ses fruits. En effet, on constate une nette amélioration de la médiatisation des championnes, notamment à la télévision : selon les chiffres du CSA, le temps d’antenne consacré au sport féminin est passé de 7% en 2012, à entre 16% et 20% en 2016. Et la tendance risque de se poursuivre dans les années à venir eu égard au succès de ces rencontres féminines auprès des téléspectateurs. Dans le top 10 historique des audiences de la TNT (hors chaînes historiques), on retrouve en effet quatre événements de sport féminin, contre seulement trois masculins. (Revoir notre enquête « Pourquoi faut-il miser sur le sport féminin ? », extraite du magazine Women Sports N°6 de septembre, octobre, novembre 2017).
L’intérêt croissant du public pour le sport féminin s’est également vérifié récemment, lors de la finale du Mondial de Handball 2017 suivie sur TF1 par près de 4,3 millions de personnes (avec un pic à 6,9 millions en fin de match), soit 25% des parts d’audience.
Autre preuve d’une amélioration de la médiatisation des sportives : l’obtention, pour les cinq prochaines années, par les chaînes M6 et Canal+, des droits de diffusion des matches de l’équipe de France de football et du championnat de D1. Ce sera la première fois de l’histoire que la compétition nationale, équivalent féminin de la Ligue 1, sera diffusée en intégralité à la télévision.
La presse écrite : le mauvais élève de la médiatisation des championnes
Cependant, l’égalité médiatique est encore très loin d’être atteinte. Dans le Top 100 des personnalités sportives les plus citées dans la presse française en 2017 – réalisé par la plateforme Pressedd pour Forbes en décembre dernier -, on ne compte que trois femmes, trois tenniswomen : les Françaises Kristina Mladenovic (47e au classement) et Caroline Garcia (54e), ainsi que la Roumaine Simona Halep (98e). Sur l’année, Kristina Mladenovic a été citée 11.702 fois dans les journaux nationaux, bien loin de 44.056 citations du premier Français de ce classement, le footballeur Kylian MBappé (2e derrière Neymar et ses 45.130 mentions).
Les lacunes de la presse écrite en matière de sport féminin ont également été démontrées par l’association Les Dégommeuses dans une étude réalisée du 2 au 25 septembre 2017. Cette étude portait sur 10 titres de presse français (3 nationaux – L’Équipe, France Football et So Foot – et 7 journaux de presse quotidienne régionale) et sur trois journées de Division 1 et les deux premiers matches internationaux des Bleues de l’ère Diacre. Le résultat est sans appel : il montre que seulement 2,1% des pages ont été consacrées au football féminin sur la période étudiée, autrement dit 28 pages sur un total de 1.327.
Un constat que prédit encore de belles années devant elle à la Journée Internationale du Sport Féminin.