Une semaine, quelque 2000 € de budget, une bonne connaissance du milieu équestre, Marie Laveur, ses amies et sa tante sont prêtes pour une randonnée à cheval dans l’Utah, aux Etats-Unis. Récit d’une passionnée de cheval et de far-west. Par Léa Borie
Marie Laveur, jeune trentenaire, de niveau galop 6, est passionnée de dressage et de balades équestres : elle monte à cheval depuis l’âge de 5 ans. C’est sa tante, avec laquelle elle a initié ce voyage, qui lui a appris les rudiments de l’équitation, bien loin des codes classiques des écoles. « J’ai appris à monter un peu à la roots. Ce n’est qu’à mon adolescence que j’ai pris des cours plus académiques. Et à 15 ans, je partais des heures seule à cheval » .
Son état d’esprit avant le départ
« J’ai appris à monter à l’anglaise, avec une selle classique, en position droite, alors que là, pendant une semaine, avec la selle western, jambes en avant, ce ne sera pas du tout la même approche ! Mais finalement, ce sera sans doute plus proche de ce que j’ai appris enfant. Ceci dit, depuis mes trois années de vie new yorkaise, je ne peux plus monter à cheval. Après, c’est un séjour hyper-organisé : si j’ai bien compris, une fois sur place, on ne s’occupe de rien sur le camp, tout est rodé, ce qui devrait nous permettre de voyager léger. »
Le petit groupe est ainsi parti une semaine via l’organisme Rando Cheval et son partenaire sur place, Hondoo Rivers and Trails, à San Rafael Swell, région montagneuse de l’Utah, située à environ 1500 m d’altitude. Une escapade rocambolesque encadrée par trois personnes sur place.
Son ressenti à son retour de voyage
« Comme on était un groupe de cavaliers qualifiés, on a pu bénéficier d’options de parcours plus difficiles, et faire environ 7 h de cheval par journée contre les 5 prévues, mais aussi traverser des zones vraiment dangereuses, ravins, canyons, falaises, avec 50 cm pour passer sur la montagne. En effet, ces paysages époustouflants sont dédiés aux cavaliers habitués. »
Son carnet de voyage
On a formé une étoile autour du camp, en nous déplaçant dans 5 directions différentes chaque jour, soit une vingtaine de kilomètres quotidienne et jusqu’à la valeur de 100 étages de dénivelés !
JOUR 1
Envolée pour Salt lake City, puis location de voiture pour rejoindre Torrey, à 4h de route. Nous arrivons en fin de journée au Austin Chuckwagon Motel à Torrey, pour le debriefing avec l’organisatrice au sein de son ranch.
JOUR 2
8h. Au saut du lit, on part en pick-up avec les chevaux pour le parc naturel de San Rafael Swell. Sans transition, on monte à cheval pour 3h de rando et on rejoint l’ancien camp minier de Muddy Creek.
JOUR 3
Aujourd’hui, on part pour Red’s Canyon Narrows, Courthouse et Family Buttes. En plus des 7 h de randonnée à cheval – 21 km en distance – on cumule beaucoup de dénivelé au compteur. Les chevaux passent bourbiers et pentes raides sans crainte.
JOUR 4
Après la journée costaude d’hier, aujourd’hui, c’est plus cool. On se balade autour du camp, on part découvrir une ancienne mine d’uranium au pied de Tomsich Butte, avant d’aller dans le Penitentiary Canyon. C’est ici qu’on s’est baigné dans la rivière…
JOUR 5
Direction les Chutes et Chimney canyon. Cette balade est faite de sentiers étroits à flanc de falaises vertigineuses. On y a quand même tracé 22 km ! Mais d’ici, on a une vue imprenable sur tout ce qu’on a parcouru cette semaine. Pas déçue du voyage !
JOUR 6
6 h, debout ! Il faut plier le camp. Dernière petite balade avant l’au revoir aux chevaux et le retour à Torrey.
JOUR 7
On reprend la voiture de location pour aller jusqu’à Salt Lake City et prendre l’avion.
Ses meilleurs souvenirs
• Le briefing à l’arrivée : après entretien avec la propriétaire des chevaux, Pat, celle-ci nous a attribué LE cheval fait pour nous. Elle a une connaissance parfaite de ses chevaux et une analyse assez fine des gens qu’elle rencontre. Résultat, un bon assemblage de caractères personne-cheval qui a grandement participé à la réussite du séjour !
• Les délicieux pancakes et autres œufs brouillés-bacon préparés en plein milieu du désert par la cavalière-cuisinière, Rachel, la fille de cœur de la patronne ! C’est aussi notre Lara Croft : elle monte un superbe mustang, chasse à l’arc et n’a peur de rien.
• Se laver dans la rivière, histoire de se décrasser. Un nettoyage rustique mais très chouette, avec en prime un Spa à l’argile à l’œil tous les jours !
• Ne pas avoir de réseau de toute la semaine, perdue dans un immense parc naturel : un bon moyen de se couper de l’extérieur pour se ressourcer…
• Le ciel de nuit : je n’ai jamais vu autant d’étoiles de toute ma vie ! La lune éclaire comme en plein jour vers 2h : on voyait la voie lactée qui traversait le ciel !
• On est parti à 4, on est rentré à 5 : être tous les matins au coin du feu à vivre ensemble cette expérience crée des liens. Surtout que sans communication avec l’extérieur, les émotions sont d’autant plus particulières. On en a même pleuré sur le départ, organisatrices comprises.
• Ce qu’on a appris lors de nos veillées la nuit et de nos balades le jour : ces organisatrices, dont la gérante, connaissent tant de choses. On aurait dit qu’elle sentait le danger du bout du nez, ce qui lui vaut le surnom de Wikipedia ! Et puis Topher, le cowboy du Dakota du Sud, lui, nous a raconté les combats des Indiens d’Amérique, les différences de cultures…
Ses appréhensions
On s’est rendu compte les derniers jours que c’était un endroit vraiment hostile en fait, avec scorpions (sous notre tente !), serpents à sonnette, lions des montagnes, antilopes, veuves noires, coyotes, bisons, et surtout les nats, des micros-mouches qui piquent le front !
Merci à Marie Laveur et son entourage, à Rando Cheval et à Hondoo Rivers and Trails sans qui ce récit épique n’aurait pu vous être conté.
(Crédits photos : Marie Laveur & Nathalie Mouyon-Labrosse)